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Depuis le cessez-le-feu qui a mis fin il y a un an à une guerre meurtrière entre Israël et le mouvement pro-iranien, l'armée a consolidé sa présence dans le sud du Liban, où elle a déployé jusqu'à présent 9.000 militaires, selon cette source.
Conformément à l'accord de cessez-le-feu, ils doivent démanteler la présence militaire du Hezbollah entre la frontière avec Israël et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.
L'armée a soumis un plan au gouvernement, dans lequel elle s'engage à accomplir cette tâche titanesque d'ici la fin de l'année, avant de procéder par étapes sur le reste du territoire libanais.
Mais si elle a déjà réquisitionné des armes et découvert des tunnels, elle refuse de fouiller des maisons comme le demande Israël.
"Nous respectons l'échéance approuvée par le gouvernement et agréée par toutes les parties, dont les Américains", souligne ce responsable qui a requis l'anonymat en raison du caractère sensible du dossier.
"Mais ce qu'ils demandent, le désarmement dans tout le Liban d'ici la fin de l'année, est impossible", ajoute-t-il, disant craindre que "les pressions américaines et israéliennes n'ouvrent la voie à une escalade" de la part d'Israël.
"Le désarmement du Hezbollah ne se réalisera sans doute pas. Israël pense qu'après s'être fait tordre le bras par Washington sur Gaza, il aura les coudées franches pour traiter le Hezbollah", renchérit une source militaire occidentale.
Washington exerce une forte pression sur Beyrouth pour que le Hezbollah livre ses armes à l'armée, ce qu'il refuse.
Israël a, lui, intensifié ses attaques malgré le cessez-le-feu et continue d'occuper cinq points frontaliers au Liban, alors qu'il devait s'en retirer selon l'accord.
L'armée israélienne a de nouveau accusé mercredi le Hezbollah de reconstruire ses capacités militaires dans la zone frontalière et mené une série de frappes, affirmant viser le mouvement, qui dit respecter la trêve.
Forte de quelque 80.000 membres, l'armée libanaise, qui dépend fortement de l'aide américaine, est un pilier de la stabilité dans le pays miné par les crises.
Son ancien commandant en chef, Joseph Aoun, a été élu président en janvier avec le soutien de la communauté internationale.
Mais l'annulation in extremis cette semaine d'une visite de son successeur, Rodolphe Haykal, aux Etats-Unis, a révélé la première crise de cette ampleur entre les deux parties.
Le général Haykal a renoncé à s'y rendre après que ses rendez-vous avec des responsables politiques et militaires américains ont été annulés, explique la source militaire.
Parmi eux figure l'influent sénateur républicain Lindsey Graham, qui a reproché à l'armée sur X d'avoir qualifié Israël, dans un récent communiqué, d'"ennemi", déplorant "son effort faible, presque inexistant, pour désarmer le Hezbollah".
Le Liban et Israël sont toujours techniquement en état de guerre. La trêve est surveillée par un comité regroupant Etats-Unis, France, ONU, Liban et Israël.
D'après le responsable militaire, le comité fait également pression sur l'armée libanaise et lui a demandé "d'effectuer des fouilles de maisons dans les villages" du sud, à la recherche d'armes ou de tunnels creusés sous les habitations par le Hezbollah, ce qu'elle a refusé.
"On demande à l'armée libanaise de faire ce que l'armée israélienne n'a pas pu accomplir pendant la guerre avec ses missiles, ses avions et sa technologie", proteste le responsable.
Il ajoute que l'armée "ne dispose pas des capacités techniques ni des effectifs suffisants pour inspecter une aussi vaste région", et qu'elle veut éviter tout conflit avec la population locale acquise au Hezbollah.
Jeudi, les Casques bleus de l'ONU ont indiqué avoir découvert depuis le cessez-le-feu "plus de 360 caches d'armes", transférées depuis à l'armée.
Le responsable souligne par ailleurs qu'une conférence d'aide financière promise à l'armée par les donateurs internationaux ne s'est toujours pas tenue.
Interrogé par l'AFP, un responsable militaire israélien a affirmé que le mécanisme de surveillance du cessez-le-feu "marche, mais pas aussi vite qu'on le souhaite, et pas dans les endroits qu'on souhaite".
"Le Hezbollah est en train de se reconstruire (...) Nous ne laisserons pas ces menaces croître", a-t-il assuré.
Selon lui, le Hezbollah possède toujours "des missiles de longue portée" et conserve "entre 20 et 30 %" de ses capacités militaires.
"On ne peut jamais atteindre zéro. Ce n'est pas possible (...) Pour atteindre zéro, il faudrait fouiller maison par maison partout au Liban, ce que nous attendons que l'armée libanaise fasse, car nous ne pouvons pas le faire nous-mêmes", a-t-il ajouté.







