Un apprenti-dictateur, au fait, Seïf Al Islam Kadhafi. Son discours, avec un index pointu corroborant des menaces de « bain de sang », de « guerre civile » et autres joyeusetés avait certes choqué, mais ce n’était rien à côté de ce qu’allait commettre son « Guide » de père. Là, il n’y aura pas que de la franche menace et tout un florilège d’injures à l’encontre de ces « rats de gouttière » et « chiens errants » qui ont osé manifester leur colère et leur ras-le-bol après avoir subi, en silence, quarante deux ans durant, mais aussi de l’incitation à la violence. Si dans pareilles situations, d’autres hommes d’Etat préfèrent recommander calme et sagesse à leurs peuples, Maâmar Kadhafi, lui, a demandé à « ses millions de partisans » d’investir la rue et même de s’en prendre aux individus et tribus « rebelles », histoire de « purifier » le pays quitte à « faire le ménage » dans chaque maison pour dénicher « les traîtres » et leur régler leur compte. Sans autre forme de procès.
Si avant ce discours incendiaire, morts et blessés sont tombés par centaines, des mercenaires, affirme plus d’une source, tirant à volonté sur les manifestants, le pire est à venir. Kadhafi n’a-t-il pas annoncé que, jusque-là, il s’était abstenu de donner l’ordre de tirer, et que désormais il ne peut plus s’en empêcher ?