Des haricots magiques défient la sécheresse en Amérique centrale


Jeudi 3 Décembre 2015

"Ces haricots sont miraculeux, ils parviennent à vaincre la sécheresse", se réjouit Manuel Cerén, agriculteur  salvadorien heureux d'avoir cultivé des graines mises au point par des experts du Salvador, de Colombie et du Honduras pour résister aux effets du changement climatique. A Quezaltepeque, village à 30 kilomètres au nord de San Salvador, Manuel et treize autres agriculteurs ont eux la chance d'être les premiers à tester cette  nouvelle variété. Désormais, ils exposent l'abondante récolte de haricots cultivés sur une surface d'à peine 0,7 hectare, sous le regard incrédule des visiteurs de la ferme Colombia, où ils travaillent. "Nous avons fait très attention à cette première expérience avec ces haricots, qui ont subi 15 jours de sécheresse et deux tempêtes", raconte à l'AFP Baltazar Garcia, 45 ans, président de la ferme Colombia. "Les autres nous traitaient de fous, mais aujourd'hui, beaucoup admirent le fruit de la récolte", se félicite-t-il.
La variété de ce haricot rouge, également résistante au fléau du virus de la mosaïque dorée du haricot, a été minutieusement développée avec l'aide du Centre de technologie agricole (Centa) et baptisée Centa-EAC.
La création du Centa-EAC a débuté dans les laboratoires du Centre international d'agriculture tropicale (Ciat) en Colombie puis à l'école panaméricaine El Zamorano au Honduras, où a été finalisée cette "hybridation", un processus de croisement naturel (il ne s'agit donc pas d'organismes génétiquement modifiés). Et c'est finalement au Salvador que l'on a planté la graine.
L'expérimentation survient alors que cette année, la sécheresse prolongée impacte durablement les pays d'Amérique centrale, causant de lourdes pertes dans les campagnes du corridor sec, qui s'étend du Guatemala au Costa Rica et représente près de 30% de la surface de la région. En conséquence, 2,3 millions de petits agriculteurs centraméricains auront besoin d'aide alimentaire, a prévenu le Programme alimentaire mondial de l'ONU, le réchauffement climatique produisant non seulement des sécheresses mais aussi une prolifération des maladies pouvant détruire les cultures. C'est justement pour résister à ce fléau que, depuis 2005, des laborantins  de la région effectuent des croisements de graines. Avec l'aide des paysans, ils ont constaté qu'il est possible de mettre au point une agriculture adaptée aux conditions climatiques extrêmes.


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