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« Tout a commencé vers 19h00, lorsque des éléments de la police ont procédé à l’arrestation de deux jeunes chômeurs, présumés impliqués dans le sit-in organisé vendredi dernier au port de la ville et qui étaient recherchés par le parquet. Une action que les jeunes du quartier n’ont pas beaucoup appréciée notamment le caractère violent de ces arrestations. Ce qui a provoqué leur colère qui s’est manifestée par des jets de pierres à l'encontre des forces de l'ordre », nous a expliqué Rachid Herbaz, secrétaire général du Centre marocain des droits de l’Homme.
« Les événements ont été d’une violence rare. Toute la nuit, le quartier a été le théâtre des jets de pierres et des bombes lacrymogènes. Des attaques et des contre-attaques entre les forces de l’ordre et la population du quartier », nous a déclaré un habitant de la ville, sous le sceau de l’anonymat avant d’ajouter : « Il a fallu attendre jusqu’à 3h00 du matin pour que le calme revienne. Mais il s’agit bel et bien d’un calme précaire puisque la tension est encore palpable ».
Même évaluation du côté d’Abdelmalek El Idrissi, président de l’Association marocaine des droits de l’Homme et membre du conseil communal de la ville. Selon lui, Sidi Ifni vit sous haute tension notamment avec les renforts policiers dépêchés sur place. « La ville s’est trouvée vite militarisée, croyant que cela va aider à calmer les esprits. C’est pourquoi les élus de la ville ont appelé à la tenue d’une session extraordinaire en vue de trouver une issue à cette crise », nous a-t-il précisé. Sur la nature des réponses à apporter à cette mauvaise passe, notre source n’exclut aucune piste. Pour lui, tout est possible même une éventuelle démission collective du conseil si les choses empirent.
Mais comment peut-on expliquer l’éclatement de ces violences ? Selon Rachid Herbaz, les événements de la nuit de mercredi trouvent leur explication dans le sit-in organisé par certains jeunes désœuvrés de la ville, jeudi dernier au port, pour réclamer de l’emploi à la société hollandaise, chargée de mettre en œuvre la troisième tranche du port. « Les manifestants ont bloqué l’accès au port et paralysé les travaux, ce qui a entraîné l’intervention des forces de l’ordre qui s’est soldée par l’arrestation de quatre manifestants. Deux autres devaient être interpellés également mardi 2 octobre et déférés devant la justice », nous a expliqué notre source.
La même source a tenu à préciser que lesdits événements n’ont rien à voir avec ceux de 2005, 2008 et 2010, justifiés par de fortes demandes sociales. « Les incidents de la nuit de mercredi traduisent des défaillances dans la gestion des affaires de la région. La politique de la rente encouragée par les pouvoirs publics a montré ses limites. Il est temps de mettre fin à ces pratiques », a-t-il conclu.