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Crise dans la zone Euro : Merkel ne cède pas sous la pression


AFP
Jeudi 28 Juin 2012

Crise dans la zone Euro : Merkel ne cède pas sous la pression
La chancelière allemande Angela Merkel peut sembler de plus en plus isolée pour défendre l'austérité dans la crise de l'euro, mais elle n'a rien cédé d'essentiel avant le sommet européen qui aura lieu aujourd’hui.
La dirigeante de la première économie européenne est souvent surnommée "la chancelière de fer" par les médias allemands. Et c'est un compliment. Sa résistance aux pressions des Etats-Unis, de la France ou de l'Italie, voire des pays émergents pour des "solutions rapides" à la crise de l'euro, lui vaut une forte cote de popularité dans son pays.
Même l'opposition de gauche (sociaux-démocrates et Verts), s'est alignée et devrait voter massivement vendredi pour la ratification du pacte budgétaire au Parlement, après avoir obtenu des concessions cosmétiques, notamment un engagement à défendre une taxe sur les transactions financières en Europe.
De fait, la chancelière s'était déjà prononcée en faveur d'une telle taxe aux côtés de l'ancien président français Nicolas Sarkozy début février à Paris.
Un diplomate français le reconnaît sans détour, sous couvert d'anonymat: à l'issue du sommet de l'Union européenne, jeudi et vendredi à Bruxelles, "Merkel sera la grande gagnante, elle a imposé ses vues". En résumé: priorité à la discipline budgétaire, croissance par des réformes de long terme visant à améliorer la compétitivité, et intégration politique comme préalable à plus de solidarité européenne.
Le nouveau président français François Hollande, perçu en Europe comme celui qui pourrait faire plier la chancelière, s'était promis d'obtenir des concessions majeures de Berlin durant la campagne électorale. Que reste-t-il de ses demandes?
 Les "eurobonds"? Mme Merkel a répondu par une fin de non recevoir à cet outil de mutualisation de la dette entre Européens. Et le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a admis dans un récent entretien à un hebdomadaire allemand: un tel système "exige une plus grande intégration politique (...) et cela prendra sans doute plusieurs années".
La chancelière avait notamment exclu d'approuver à court terme la création d'euro-obligations sous quelque forme que ce soit, car elles seraient "contraires à la Constitution" allemande.
Mardi soir, lors d'une réunion des députés de son petit allié libéral (FDP) elle aurait lancé: "Pas de mon vivant", selon plusieurs participants. Boutade ou pas, le message était le même.
La "renégociation" du pacte budgétaire? La France ne remettra finalement pas en cause un texte déjà ratifié par de nombreux pays européens. Elle a fini par se rabattre sur un pacte de croissance afin de compléter ce traité qui va inscrire l'objectif d'équilibre des comptes publics dans la législation française, "rendant le keynésianisme illégal" selon l'expression d'un responsable britannique.
Ce pacte de croissance, ce sont les 120 à 130 milliards d'euros annoncés vendredi dernier lors d'un mini-sommet à Rome. La somme proviendra essentiellement du renforcement de la Banque européenne d'investissement et des fonds européens encore inutilisés. Des mesures déjà à l'étude à Bruxelles... en début d'année.
"L'Allemagne est opposée à tout financement collectif des dépenses publiques ou des banques (en difficulté) sans obtenir un contrôle sur les politiques budgétaires et la régulation bancaire des autres pays. Dans le même temps, la France et l'Italie veulent des solutions rapides de solidarité financière mais refusent d'abandonner leur souveraineté", résume Jennifer McKeown, analyste chez Capital Economics.
"Sans revirement radical de l'Allemagne ou du camp franco-italien, l'espoir que des solutions apparaissent cette semaine seront déçus", estime-t-elle.
A Berlin, on se dit convaincu que les Français finiront par céder comme du temps de Nicolas Sarkozy "sous la pression des marchés". "Il est évident qu'un nouveau président veuille se distinguer de son prédécesseur" mais "les marchés vont rendre leur jugement", explique un haut responsable.


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