Hou Hanmin a précisé qu’un Ouïghour qui conduisait un triporteur avait foncé dans la foule dans un faubourg de la ville d’Aksu, dans le sud-ouest du Xinjiang.
«La police a déclaré qu’il s’agissait d’un acte intentionnel parce que le suspect transportait des engins explosifs», a ajouté la porte-parole lors d’une conférence de presse à Urumqi, capitale régionale située à quelque 650km d’Aksu.
Certains des blessés se trouvent dans un état grave. «Les victimes sont des civils innocents d’origine ethnique différente», a-t-elle expliqué.
Le Xinjiang a été le théâtre d’un conflit ethnique au cours de ces dernières années. Des émeutes ont éclaté l’été dernier lorsque les tensions entre les Ouïghours et les Han ont donné lieu à des violences à Urumqi. Selon le gouvernement, 197 personnes ont été tuées. Des centaines de personnes ont été arrêtées, une vingtaine ont été condamnées à la peine de mort et nombre de Ouïghours dont on est sans nouvelles seraient toujours en détention.
Si les émeutes ont constitué les plus graves violences ethniques en Chine depuis des années, le Xinjiang a connu une série d’attentats à la bombe et d’autres actes de violence, dont des attaques contre les forces de sécurité au moment des Jeux olympiques de Pékin en 2008. Le gouvernement a également affirmé avoir démantelé plusieurs groupes qui projetaient de commettre des attentats, notamment près d’Aksu en 2009.
Le gouverneur du Xinjiang, Nur Bekri, a déclaré hier lors d’une conférence de presse avant l’annonce de l’explosion, que le gouvernement était engagé dans une «lutte très compliquée» contre les forces séparatistes dans la province.
Dilxat Raxit, militant ouïghour basé en Allemagne, a estimé que la répression des autorités pourrait encourager de nouvelles violences. «Depuis les émeutes de l’an dernier, nous avons observé des provocations systématiques», a affirmé Raxit, membre du Congrès mondial ouïghour officiellement opposé à la violence.