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Libé : Comment s’organise cette action humanitaire ?
Cathy Munier : Le but final c’est bien évidemment l’aide apportée aux malades. Mais en réalité, nous faisons d’une pierre deux coups en faisant participer des élèves en difficulté scolaire du collège Vauban Blaye (Gironde) aux diverses étapes de cette opération. Ils s’y investissent à fond. Dès le mois de septembre, on fait écrire des lettres par les élèves de 3ème pour demander des dons aux entreprises. Une fois arrivé, le matériel est trié avec les élèves de 5ème et 4ème. Ceux de 6ème sont déjà en rapport avec des collégiens marocains à travers une correspondance scolaire mise en place.
On charge le container à peu près un mois avant notre départ et cela nous prend une journée et demie. Cette année, 13 élèves sont du voyage sinon ils sont 120 à participer à l’opération.
Ils sont ravis de donner un coup de main aux malades et se sentent de ce fait agrandis voire valorisés. L’opportunité leur est offerte de découvrir d’autres cultures. Ce que leurs propres moyens ne leur permettraient pas.
Mais le nerf de guerre étant l’argent, il faut se démener pour en trouver. Comme nous en sommes à notre 12ème année, nous avons appris les ficelles. On présente notre projet en France au niveau du Conseil général de la Gironde qui nous finance. Les communautés de communes nous aident à payer les frais de voyage des élèves. Les familles participent à hauteur de 150 euros alors que le voyage revient à 900 euros par élève. En plus, cette année, on a participé à un concours de projet jeunes organisé par la Mutuelle des agriculteurs avec le Conseil général. Nous sommes arrivés en deuxième position. Du coup, nous avons eu droit à une subvention de 1200 euros en plus des 1500 euros du Conseil général.
Une fois sur place au Maroc CAPHI et AMINO prennent en charge les frais de transport des élèves qui vont à la rencontre des artisans marocains correspondant à leur formation professionnelle en France. Des ferronniers, maroquiniers, sculpteurs sur bois, potiers du centre artisanal ont été ainsi visités. L’occasion d’échanger les différentes techniques. C’est loin d’être un cours magistral. L’élève prend la place de l’artisan. C’est parfois des moments très conviviaux. Une rencontre avec les collégiens est également programmée pour une visite guidée de la ville de Rabat.
Pour la troisième année, nous avons livré du matériel à une association pour handicapés à Oulmès. Nous nous y rendrons également. L’occasion pour les élèves de découvrir une autre facette du Maroc.
Comment est né ce projet ?
J’étais moi-même venue dans un convoi humanitaire dont je n’étais pas l’organisatrice. On devait livrer un ordinateur à une dame. Cette femme, c’est Fatima Boutaleb, la présidente de l’AMINO. Elle m’a parlé de son projet et j’ai été vite séduite. Je me suis dit que c’est la meilleure façon de motiver mes élèves. C’est ainsi que l’idée a fait son chemin. La première fois, je suis arrivée avec un petit fourgon qu’un ami a mis à ma disposition. Nous étions venus tous les deux avec du matériel de bureau offert par une entreprise et des vêtements offerts par des élèves. Là maintenant, nous n’avons plus le droit d’apporter des vêtements alors on se consacre à du matériel paramédical tels que des fauteuils roulants, des chaises coquille, des poches urinaires, des poches de stomie, des béquilles, des matelas anti-eschares, des couches…Entre temps, nous avons grandi. Il n’existe pas de container plus gros (rire). Il est estimé à près de 170 000 euros.
D’où puisez-vous toute cette énergie ?
Tant que je me sens capable d’aider les autres, je ne ménagerai aucun effort. Figurez-vous que le 13 avril, on a vidé le local qui nous sert de dépôt, et le 25, on a reçu d’autres matériels pour l’année prochaine. Et cela continue. Il faut recharger les batteries. Ce qui me motive davantage c’est de voir, à travers ces voyages, les enfants s’ouvrir sur d’autres cultures. La tolérance, l’acceptation de l’Autre sont devenues des valeurs rares. Tous les moyens sont bons pour les faire revivre. Chaque graine semée finira par germer, pour sûr.
Cathy Munier : Le but final c’est bien évidemment l’aide apportée aux malades. Mais en réalité, nous faisons d’une pierre deux coups en faisant participer des élèves en difficulté scolaire du collège Vauban Blaye (Gironde) aux diverses étapes de cette opération. Ils s’y investissent à fond. Dès le mois de septembre, on fait écrire des lettres par les élèves de 3ème pour demander des dons aux entreprises. Une fois arrivé, le matériel est trié avec les élèves de 5ème et 4ème. Ceux de 6ème sont déjà en rapport avec des collégiens marocains à travers une correspondance scolaire mise en place.
On charge le container à peu près un mois avant notre départ et cela nous prend une journée et demie. Cette année, 13 élèves sont du voyage sinon ils sont 120 à participer à l’opération.
Ils sont ravis de donner un coup de main aux malades et se sentent de ce fait agrandis voire valorisés. L’opportunité leur est offerte de découvrir d’autres cultures. Ce que leurs propres moyens ne leur permettraient pas.
Mais le nerf de guerre étant l’argent, il faut se démener pour en trouver. Comme nous en sommes à notre 12ème année, nous avons appris les ficelles. On présente notre projet en France au niveau du Conseil général de la Gironde qui nous finance. Les communautés de communes nous aident à payer les frais de voyage des élèves. Les familles participent à hauteur de 150 euros alors que le voyage revient à 900 euros par élève. En plus, cette année, on a participé à un concours de projet jeunes organisé par la Mutuelle des agriculteurs avec le Conseil général. Nous sommes arrivés en deuxième position. Du coup, nous avons eu droit à une subvention de 1200 euros en plus des 1500 euros du Conseil général.
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Pour la troisième année, nous avons livré du matériel à une association pour handicapés à Oulmès. Nous nous y rendrons également. L’occasion pour les élèves de découvrir une autre facette du Maroc.
Comment est né ce projet ?
J’étais moi-même venue dans un convoi humanitaire dont je n’étais pas l’organisatrice. On devait livrer un ordinateur à une dame. Cette femme, c’est Fatima Boutaleb, la présidente de l’AMINO. Elle m’a parlé de son projet et j’ai été vite séduite. Je me suis dit que c’est la meilleure façon de motiver mes élèves. C’est ainsi que l’idée a fait son chemin. La première fois, je suis arrivée avec un petit fourgon qu’un ami a mis à ma disposition. Nous étions venus tous les deux avec du matériel de bureau offert par une entreprise et des vêtements offerts par des élèves. Là maintenant, nous n’avons plus le droit d’apporter des vêtements alors on se consacre à du matériel paramédical tels que des fauteuils roulants, des chaises coquille, des poches urinaires, des poches de stomie, des béquilles, des matelas anti-eschares, des couches…Entre temps, nous avons grandi. Il n’existe pas de container plus gros (rire). Il est estimé à près de 170 000 euros.
D’où puisez-vous toute cette énergie ?
Tant que je me sens capable d’aider les autres, je ne ménagerai aucun effort. Figurez-vous que le 13 avril, on a vidé le local qui nous sert de dépôt, et le 25, on a reçu d’autres matériels pour l’année prochaine. Et cela continue. Il faut recharger les batteries. Ce qui me motive davantage c’est de voir, à travers ces voyages, les enfants s’ouvrir sur d’autres cultures. La tolérance, l’acceptation de l’Autre sont devenues des valeurs rares. Tous les moyens sont bons pour les faire revivre. Chaque graine semée finira par germer, pour sûr.