Le bilan de la vague de violence qui s'est déclenchée dans cette région à majorité musulmane depuis juin s'élève désormais à 63 morts, la plupart des hommes jeunes et des adolescents tués lors de manifestations contre l'administration indienne.
Le 11 juin, un étudiant de 17 ans avait été tué par une grenade lacrymogène tirée par la police à Srinagar. Sa mort a depuis déclenché de violentes manifestations dans toute la vallée. La dernière victime est un homme de 28 ans qui a succombé lundi à l'hôpital après avoir été blessé le 14 août dans le district de Baramulla (nord).
Selon des habitants, l'annonce de sa mort a déclenché de nouvelles manifestations au cours desquelles une centaine de personnes a bloqué la principale route menant au village du défunt, Singhpora.
Dimanche soir, des manifestations séparatistes dans cinq endroits distincts du district de Pulwana (sud) ont fait 31 blessés parmi la police, dont le chef de la police locale, a-t-on appris de source policière. Un manifestant a aussi été blessé. Le Cachemire indien est le théâtre depuis vingt ans d'une insurrection contre l'administration de New Delhi qui a fait plus de 47.000 morts, mais un processus de paix entamé en 2004 avec le Pakistan avait permis d'enrayer la violence.
New Delhi voit dans la nouvelle spirale de violences l'œuvre en sous-main d'extrémistes pakistanais. Mais de nombreux dirigeants politiques locaux estiment que le désespoir des jeunes sur leur avenir a mis le feu aux poudres. La région de 12 millions d'habitants compte environ 400.000 jeunes chômeurs.