Bio des stars : Cassius Clay devient Mohamed Ali


Mercredi 10 Août 2016

Holmes était le partenaire d'entraînement d'Ali et pour cette raison, certains virent le résultat de ce combat comme un «passage de témoin», un combat de trop semblable à ceux de Rocky Marciano contre Joe Louis ou de Mike Tyson contre Larry Holmes. Holmes admettra même par la suite que bien qu'il dominât le combat, il retenait un peu ses coups par pur respect pour son idole et ancien employeur.
Malgré l'apparent caractère définitif de sa défaite contre Holmes, ainsi que sa condition physique suspecte, Ali boxera encore une fois : le 11 décembre 1981, il affronte en effet le challenger en pleine ascension et futur champion Trevor Berbick dans ce qui fut dénommé The Drama in the Bahamas. Ali étant alors vu comme un boxeur diminué, peu de salles américaines témoignèrent de l'intérêt pour ce combat et peu de fans montrèrent d'enthousiasme à s'y rendre ou à le regarder. Comparé aux combats qu'Ali avait disputés plus tôt dans sa carrière dans des endroits renommés, le match eut finalement lieu dans une quasi-indifférence à Nassau. Il fait une prestation légèrement meilleure que celle offerte contre Holmes 14 mois auparavant mais perd néanmoins par décision unanime à la dixième reprise au profit de Berbick, qui à 27 ans était de 12 ans son cadet.
Style
Mohamed Ali a un style peu commun pour un boxeur poids lourds. Il tient généralement les mains le long de son corps plutôt qu'en position haute pour protéger son visage. Faisant confiance à ses réflexes ainsi qu'à son allonge exceptionnelle (2,10 m d'envergure), pour parer les coups de son adversaire. Ali frappe à la tête plus que la plupart des boxeurs (une stratégie risquée car sur la durée d'un long combat, les coups au corps peuvent s'avérer bien plus efficaces pour épuiser un adversaire). Mais là où il fut un poids-lourd hors-normes, c'est dans ses déplacements souples, rapides, précis, qu'il résumait par la formule «vole comme un papillon, pique comme l'abeille».
Maladie de Parkinson et décès
On diagnostiqua qu'Ali était atteint de la maladie de Parkinson en 1984 ; par la suite, ses fonctions motrices commencèrent à décliner lentement. Sa conversion officielle à l'islam sunnite et sa prise de distance avec l'historique Nation of Islam expliquent en partie son retour en grâce aux Etats-Unis où il fut accueilli à la Maison Blanche par Gerald Ford et médaillé par George H. W. Bush.
En 1985, on lui demanda de négocier la libération de ses compatriotes enlevés au Liban ; en 1990 à la veille de la guerre du Golfe il se rend à Bagdad et rencontre Saddam Hussein auprès de qui il plaide pour la paix et lui demande en vain de ne pas étendre le conflit. Il obtient néanmoins la libération de quinze de ses compatriotes capturés par l'Irak au cours de l'opération Bouclier du désert. La popularité de Mohamed Ali dans le tiers-monde servira la propagande du régime baasiste irakien.
Le 19 juillet 1996, il allume la vasque olympique à Atlanta, exposant alors devant des centaines de millions de téléspectateurs du monde entier l'état dans lequel il se trouve compte tenu de la maladie de Parkinson qui l'affecte, soulevant également une grande vague d'émotion parmi les spectateurs dans le stade, qui ont la surprise de le voir apparaître à la fin de la cérémonie d'ouverture des Jeux du centenaire. Durant les mêmes Jeux, le président du CIO Juan Antonio Samaranch lui remet une nouvelle médaille d'or pour remplacer celle qu'il avait gagnée en 1960 et qu'il avait jetée dans l'Ohio parce qu'on refusait de le servir dans un restaurant à cause de sa couleur de peau. Selon l'Équipe, cela est pure légende et Ali aurait reconnu avoir tout simplement égaré sa médaille.
Sa fille Laila Ali devint à son tour boxeuse en 1999, malgré ses commentaires de 1978 contre la boxe féminine : «Les femmes ne sont pas faites pour être frappées à la poitrine et au visage comme ça … les corps ne sont pas faits pour être boxés ici (en touchant sa poitrine) ».
En 2012, Mohamed Ali assiste à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'été à Londres ; il s'agit d'une de ses dernières apparitions publiques. L'ancien champion apparaît pour la dernière fois en public, en avril 2016, à Phoenix, à l'occasion d'un dîner de charité visant à recueillir des fonds pour la recherche contre la maladie de Parkinson.
Après avoir été à deux reprises hospitalisé (fin 2014 et début 2015), pour une pneumonie et une infection urinaire, Ali est hospitalisé le 2 juin 2016, pour des problèmes respiratoires, à l'HonorHealth Scottsdale Osborn Medical Center de Scottsdale dans la banlieue de Phoenix. Il meurt dans cette clinique le lendemain, dans la soirée, à l'âge de 74 ans, après avoir lutté pendant 32 ans contre la maladie de Parkinson. Ses obsèques ont lieu les 9 juin 2016 et 10 juin 2016 au Cave Hill Cemetery à Louisville dans le Kentucky. Son cortège funéraire a parcouru les rues de la ville avant l'inhumation dans l'intimité familiale.
(A suivre)


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