Autres articles
-
Le Festival de Cannes embarque Omar Sy dans son jury
-
Tétouan à l’heure du Festival du cinéma méditerranéen
-
Clôture du 16ème Festival de Fès de la Culture soufie
-
Le 2ème Salon du livre d’histoire d’El Jadida: Renforcement de la dynamique culturelle et intellectuelle
-
Du swing, du blue note et du guembri à Tanger
La salle du cinéma ABC à Casablanca affichait complet mardi dernier
à l’occasion de la
projection en avant-
première du nouveau film de Saïd Naciri “Al Khattaf” (Le clandestin).
Le public était aussi nombreux que divers,
de tous les âges, en plus des intellectuels, des représentants des médias et des critiques. Nous avons rencontré Saïd Naciri qui nous a accordé l’entretien suivant :
Libé : Saïd Naciri, un film de plus mais quel apport pour votre filmographie, selon vous ?
Saïd Naciri: Pour moi, c’est une saga de films que je compte faire et comme je l’ai dit lors de l’avant-première, il faut donner aux salles l’occasion d’avoir un maximum de public parce qu’elles se dégradent et en même temps se raréfient. On était 300 personnes et maintenant, il n’en reste plus qu’une cinquantaine. D’autre part, les gens ne vont plus au cinéma, car souvent ces salles programment des films américains qui sont piratés et qu’ils préfèrent regarder chez eux. Alors que la majorité des films marocains sont des films d’auteur où on trouve des scènes parfois gênantes, ce qui fait que les gens restent chez eux à regarder les films en DVD ou en vidéo. Cela étant, tous les Marocains aiment aller au cinéma lorsqu’il s’agit de films de divertissement. Moi, j’aspire justement à amuser, ce public et lui donner des motifs de divertissement tout en véhiculant des messages. Ce sont des films qui pourraient sembler très simples mais qui, en fait, se prêtent à plusieurs lectures. Et comme vous l’avez constaté lors de l’avant-première, le public était aussi nombreux que divers. Il y avait de tout. Des intellectuels, des jeunes, des enfants, bref, c’était hétérogène. Et tout le monde riait et s’amusait à fond parce qu’on retrouve dans les films des scènes quotidiennes que l’on vit. A la différence des films américains, j’essaie de capter des scènes du quotidien des gens qui passent inaperçus mais qui sont des héros de situations pour moi. L’histoire du Khattaf dont parle le film commence simplement pour arriver à des intrigues où ce monsieur qui s’adonne au transport clandestin va sauver tout le pays, son pays qu’il aime alors que celui-ci ne lui donne même pas le minimum des droits. Il habite dans un endroit marginalisé où les habitations ne sont même pas numérotées, ce qui l’empêche d’avoir le moindre droit à commencer par la carte d’identité, parce que tout simplement, il n’est pas reconnu en tant que citoyen à part entière. Je cherche à travers ce film de toucher le cœur des Marocains et d’en être très proche. Je ne cherche ni prix ni consécration. La meilleure consécration pour moi est l’amour du public et quand je vois que les gens sont heureux.
Comment étaient les conditions du tournage ?
Les conditions étaient très difficiles surtout qu’il faisait chaud à Lissasfa, le quartier marginalisé où nous avons tourné. C’est un quartier chaud comme on dit et d’ailleurs l’un des participants au film a été blessé au couteau. Cela m’a causé quelques désagréments sans parler des moyens limités car j’ai compté sur mes propres moyens pour le tourner. Ce n’était pas le luxe, loin de là, mais on s’est quand même amusé, on a bien rigolé. Les acteurs égyptiens étaient très ravis parce qu’ils aiment le Maroc.
Comment avez-vous réalisé le montage financier et avez-vous eu une aide du CCM ?
C’est mon ami responsable de Dunes production qui m’a aidé du fait qu’il a confiance dans ce que je fais. Moi aussi j’ai mis un peu d’argent ; j’ai des dettes mais ce n’est pas grave. Quant au CCM, il m’a beaucoup aidé surtout au niveau du travail de laboratoire. Le visa n’a pas posé de problème car la commission s’est réunie en un temps record et je la remercie. Le directeur général du CCM a lui aussi veillé à ce que tout se passe bien. Pour le fonds de soutien, je compte présenter mon dossier pour la session d’août.
Vos projets ?
Un film que j’ai tourné en France et qui s’intitule « Le frangin ». C’est une première puisqu’il réunit plusieurs comédiens français ou d’origine marocaine. C’est la première fois qu’un réalisateur marocain tourne deux films la même saison.
à l’occasion de la
projection en avant-
première du nouveau film de Saïd Naciri “Al Khattaf” (Le clandestin).
Le public était aussi nombreux que divers,
de tous les âges, en plus des intellectuels, des représentants des médias et des critiques. Nous avons rencontré Saïd Naciri qui nous a accordé l’entretien suivant :
Libé : Saïd Naciri, un film de plus mais quel apport pour votre filmographie, selon vous ?
Saïd Naciri: Pour moi, c’est une saga de films que je compte faire et comme je l’ai dit lors de l’avant-première, il faut donner aux salles l’occasion d’avoir un maximum de public parce qu’elles se dégradent et en même temps se raréfient. On était 300 personnes et maintenant, il n’en reste plus qu’une cinquantaine. D’autre part, les gens ne vont plus au cinéma, car souvent ces salles programment des films américains qui sont piratés et qu’ils préfèrent regarder chez eux. Alors que la majorité des films marocains sont des films d’auteur où on trouve des scènes parfois gênantes, ce qui fait que les gens restent chez eux à regarder les films en DVD ou en vidéo. Cela étant, tous les Marocains aiment aller au cinéma lorsqu’il s’agit de films de divertissement. Moi, j’aspire justement à amuser, ce public et lui donner des motifs de divertissement tout en véhiculant des messages. Ce sont des films qui pourraient sembler très simples mais qui, en fait, se prêtent à plusieurs lectures. Et comme vous l’avez constaté lors de l’avant-première, le public était aussi nombreux que divers. Il y avait de tout. Des intellectuels, des jeunes, des enfants, bref, c’était hétérogène. Et tout le monde riait et s’amusait à fond parce qu’on retrouve dans les films des scènes quotidiennes que l’on vit. A la différence des films américains, j’essaie de capter des scènes du quotidien des gens qui passent inaperçus mais qui sont des héros de situations pour moi. L’histoire du Khattaf dont parle le film commence simplement pour arriver à des intrigues où ce monsieur qui s’adonne au transport clandestin va sauver tout le pays, son pays qu’il aime alors que celui-ci ne lui donne même pas le minimum des droits. Il habite dans un endroit marginalisé où les habitations ne sont même pas numérotées, ce qui l’empêche d’avoir le moindre droit à commencer par la carte d’identité, parce que tout simplement, il n’est pas reconnu en tant que citoyen à part entière. Je cherche à travers ce film de toucher le cœur des Marocains et d’en être très proche. Je ne cherche ni prix ni consécration. La meilleure consécration pour moi est l’amour du public et quand je vois que les gens sont heureux.
Comment étaient les conditions du tournage ?
Les conditions étaient très difficiles surtout qu’il faisait chaud à Lissasfa, le quartier marginalisé où nous avons tourné. C’est un quartier chaud comme on dit et d’ailleurs l’un des participants au film a été blessé au couteau. Cela m’a causé quelques désagréments sans parler des moyens limités car j’ai compté sur mes propres moyens pour le tourner. Ce n’était pas le luxe, loin de là, mais on s’est quand même amusé, on a bien rigolé. Les acteurs égyptiens étaient très ravis parce qu’ils aiment le Maroc.
Comment avez-vous réalisé le montage financier et avez-vous eu une aide du CCM ?
C’est mon ami responsable de Dunes production qui m’a aidé du fait qu’il a confiance dans ce que je fais. Moi aussi j’ai mis un peu d’argent ; j’ai des dettes mais ce n’est pas grave. Quant au CCM, il m’a beaucoup aidé surtout au niveau du travail de laboratoire. Le visa n’a pas posé de problème car la commission s’est réunie en un temps record et je la remercie. Le directeur général du CCM a lui aussi veillé à ce que tout se passe bien. Pour le fonds de soutien, je compte présenter mon dossier pour la session d’août.
Vos projets ?
Un film que j’ai tourné en France et qui s’intitule « Le frangin ». C’est une première puisqu’il réunit plusieurs comédiens français ou d’origine marocaine. C’est la première fois qu’un réalisateur marocain tourne deux films la même saison.