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Juste avant le
début des travaux
de la réunion
extraordinaire du Conseil national
qui a scellé le
retour de l’USFP
à l’opposition, « Libé » a rencontré dans les couloirs
du siège central du Parti, Ahmed Réda Chami, membre du Conseil national
et ministre du Commerce, de l’Industrie et des Nouvelles
technologies dans
le gouvernement
sortant.
Libé : Etes-vous favorable à une participation au gouvernement de Benkirane ?
Ahmed Réda Chami : Il y a une semaine, j’étais convaincu qu’il fallait entrer au gouvernement parce que depuis longtemps on n’avait pas pu former un gouvernement avec un tel soutien populaire et donc on pouvait engager de vraies réformes. Maintenant, bien sûr, on serait rentré au gouvernement en nous assurant qu’il sera formé sur la base d’une plateforme qui prenne en compte notre programme, nos ambitions et nos attentes. Mais après maintes réflexions et concertations, et après avoir discuté avec plusieurs acteurs politiques, des leaders politiques historiques de chez nous, des parlementaires et même des diplomates étrangers, j’ai aujourd’hui la certitude que la meilleure chose à faire, pour nous Usfpéistes, est de nous positionner dans l’opposition.
Pourquoi l’opposition maintenant ?
Et ce pour deux raisons essentielles : La première est qu’il y a une telle frustration chez nos militants qu’on ne peut plus continuer dans cette voie. Quand on est dans le gouvernement, les réalisations et les efforts déployés par nos représentants dans l’Exécutif n’ont pas des retombées positives sur le parti. On ne prend même pas en compte nos réalisations au sein de ce gouvernement. Donc, s’y trouver ne sert à rien si on est dans cet état d’esprit. La deuxième, nos militants réclament qu’on régénère notre parti et qu’on se réconcilie avec nous-mêmes. Et je pense que notre sortie vers l’opposition nous permettra de nous réconcilier avec nous-mêmes. Cela est nécessaire mais insuffisant. Il faut maintenant s’atteler à la reconstruction du parti. Cependant, le fait d’être dans l’opposition ne permettra pas de reconstruire le parti. Seul le travail de tous les militants le permettra.
Pensez-vous que l’USFP est capable de mener un pôle de gauche ?
Je pense que le Maroc, par rapport à l’image de l’extérieur, bénéficierait d’une opposition forte qui ne peut être incarnée que par l’USFP. Cela prouve que le Maroc dispose d’une vraie démocratie. Une démocratie vivante. Par ailleurs, j’estime que l’USFP se doit de construire la gauche. Un vrai pôle de gauche fort et capable de jouer les premiers rôles. Ce n’est guère une tâche aisée car pour ce faire, il faut réunir toutes les sensibilités de la gauche. C’est difficile avec la balkanisation du champ politique marocain. De plus, il faut étendre ce pôle à tous ceux qui ne font pas de politique, mais qui se posent des questions pour tenter de les convaincre d’adhérer à la social- démocratie et au pôle de gauche.
début des travaux
de la réunion
extraordinaire du Conseil national
qui a scellé le
retour de l’USFP
à l’opposition, « Libé » a rencontré dans les couloirs
du siège central du Parti, Ahmed Réda Chami, membre du Conseil national
et ministre du Commerce, de l’Industrie et des Nouvelles
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le gouvernement
sortant.
Libé : Etes-vous favorable à une participation au gouvernement de Benkirane ?
Ahmed Réda Chami : Il y a une semaine, j’étais convaincu qu’il fallait entrer au gouvernement parce que depuis longtemps on n’avait pas pu former un gouvernement avec un tel soutien populaire et donc on pouvait engager de vraies réformes. Maintenant, bien sûr, on serait rentré au gouvernement en nous assurant qu’il sera formé sur la base d’une plateforme qui prenne en compte notre programme, nos ambitions et nos attentes. Mais après maintes réflexions et concertations, et après avoir discuté avec plusieurs acteurs politiques, des leaders politiques historiques de chez nous, des parlementaires et même des diplomates étrangers, j’ai aujourd’hui la certitude que la meilleure chose à faire, pour nous Usfpéistes, est de nous positionner dans l’opposition.
Pourquoi l’opposition maintenant ?
Et ce pour deux raisons essentielles : La première est qu’il y a une telle frustration chez nos militants qu’on ne peut plus continuer dans cette voie. Quand on est dans le gouvernement, les réalisations et les efforts déployés par nos représentants dans l’Exécutif n’ont pas des retombées positives sur le parti. On ne prend même pas en compte nos réalisations au sein de ce gouvernement. Donc, s’y trouver ne sert à rien si on est dans cet état d’esprit. La deuxième, nos militants réclament qu’on régénère notre parti et qu’on se réconcilie avec nous-mêmes. Et je pense que notre sortie vers l’opposition nous permettra de nous réconcilier avec nous-mêmes. Cela est nécessaire mais insuffisant. Il faut maintenant s’atteler à la reconstruction du parti. Cependant, le fait d’être dans l’opposition ne permettra pas de reconstruire le parti. Seul le travail de tous les militants le permettra.
Pensez-vous que l’USFP est capable de mener un pôle de gauche ?
Je pense que le Maroc, par rapport à l’image de l’extérieur, bénéficierait d’une opposition forte qui ne peut être incarnée que par l’USFP. Cela prouve que le Maroc dispose d’une vraie démocratie. Une démocratie vivante. Par ailleurs, j’estime que l’USFP se doit de construire la gauche. Un vrai pôle de gauche fort et capable de jouer les premiers rôles. Ce n’est guère une tâche aisée car pour ce faire, il faut réunir toutes les sensibilités de la gauche. C’est difficile avec la balkanisation du champ politique marocain. De plus, il faut étendre ce pôle à tous ceux qui ne font pas de politique, mais qui se posent des questions pour tenter de les convaincre d’adhérer à la social- démocratie et au pôle de gauche.