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Affrontements d'envergure à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan


Libé
Mercredi 14 Septembre 2022

Affrontements d'envergure à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan
Des affrontements de grande ampleur étaient en cours mardi à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, les forces de Bakou, appuyées par des canons et des drones, cherchant à "avancer" en territoire arménien, selon Erevan. Dénonçant une "agression" de Bakou, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a appelé la communauté internationale à réagir, lors d'entretiens avec plusieurs dirigeants étrangers dont le président russe Vladimir Poutine. L'Arménie et l'Azerbaïdjan, deux ex-républiques soviétiques rivales du Caucase, se sont affrontés lors de deux guerres au cours des trois dernières décennies pour le contrôle de la région du Nagorny Karabakh, la dernière ayant eu lieu en 2020. Les nouveaux combats, qui ont éclaté dans la nuit, illustrent combien la situation reste explosive et menacent de faire dérailler un processus de paix sous médiation européenne. L'Azerbaïdjan a d'ores et déjà reconnu des "pertes", sans donner de chiffre. Selon le ministère arménien de la Défense, des "batailles" avaient lieu mardi matin en plusieurs points de la frontière, les troupes de Bakou essayant d'"avancer" en territoire arménien. "Les forces azerbaïdjanaises continuent d'utiliser de l'artillerie, des mortiers, des drones et des fusils de gros calibre", a-t-il ajouté dans un communiqué, accusant Bakou de viser des "infrastructures militaires et civiles". Les violences ont éclaté mardi peu après minuit, les deux pays s'en rejetant la responsabilité. L'Azerbaïdjan a ainsi accusé l'Arménie d'"actes subversifs à grande échelle", ajoutant que des tirs de mortier arméniens avaient causé des "pertes" dans ses rangs. L'Arménie, de son côté, a accusé l'Azerbaïdjan d'avoir initié les hostilités par un "bombardement intensif" de ses positions en direction de plusieurs villes comme Goris et Sotk. Face à cette situation, M. Pachinian s'est entretenu séparément dans la nuit avec M. Poutine, le président français Emmanuel Macron etle chef de la diplomatie américaine Antony Blinken pour leur demander de réagir. Lors de ces entretiens, M. Pachinian a "exprimé sa profonde préoccupation au sujet de la situation actuelle et souligné l'importance d'une réponse appropriée de la communauté internationale",selon le gouvernement arménien. Cette éruption de violence intervient alors que la Russie, arbitre traditionnel dans la région, a les mains occupées avec sa difficile offensive militaire en Ukraine. Dans la nuit, les Etats-Unis se sont dits "extrêmement inquiets", appelant à une cessation immédiate des combats entre Bakou et Erevan. "Il ne peut pas y avoir de solution militaire à ce conflit", a déclaré M. Blinken. Historiquement compliquées, les relations entre Erevan etBakou continuent d'être empoisonnées aujourd'hui par un différend au sujet du Nagorny Karabakh, une enclave majoritairement peuplée d'Arméniens ayant fait sécession de l'Azerbaïdjan avec le soutien de l'Arménie. Après une première guerre qui a fait plus de 30.000morts au début des années 90, l'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont affrontés à nouveau à l'automne 2020 pour le contrôle de cette région montagneuse. Plus de 6.500 personnes ont été tuées dans cette nouvelle guerre, perdue par l'Arménie. Dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu négocié par Moscou, qui a déployé des soldats de maintien de la paix au Nagorny Karabakh,Erevan a cédé d'importants territoires à l'Azerbaïdjan. Cette issue a été vécue comme une humiliation en Arménie où plusieurs partis d'opposition réclament depuis la démission de M. Pachinian qu'ils accusent d'avoir fait trop de concessions à Bakou. Depuis, la situation est restée instable, avec de fréquents affrontements le long de la frontière. La semaine dernière, l'Arménie avait ainsi accusé l'Azerbaïdjan d'avoir tué l'un de ses soldats lors de heurts à la frontière. En août, Bakou a déclaré avoir perdu un soldat et deux membres des forces séparatistes arméniennes avaient été tués et 14 blessés. En parallèle, les deux pays ont entamé un processus de paix sous la médiation du président du Conseil européen, Charles Michel. M. Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev s'étaient rencontrés fin août à Bruxelles où ils s'étaient déjà entretenus en avril et en mai.


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