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Accusé par El Mundo de détournement de fonds, Noureddine Ziani contre-attaque


Mourad Tabet
Lundi 17 Juin 2019

Accusé par El Mundo de détournement  de fonds, Noureddine Ziani contre-attaque
Noureddine Ziani sort du silence qu’il s’est imposé depuis son expulsion par les autorités espagnoles en 2013. 
Documents à l’appui, il a rejeté catégoriquement, lors d’une conférence de presse tenue vendredi dernier à Rabat, les accusations colportées par un article publié par El Mundo au cours de la semaine écoulée.
Ce quotidien espagnol avait souligné que Noureddine Ziani fait l’objet d’une enquête judiciaire en Espagne pour détournement de fonds alloués par le Maroc à la gestion de lieux de culte musulmans en Catalogne et blanchiment d’argent à travers deux agences de voyage fictives, l’une au Maroc et l’autre en Espagne. Il y a lieu de signaler que Noureddine Ziani présidait l’Union des centres culturels islamiques qu’il avait fondée en 2010, soit trois ans avant son expulsion.
«J’ai gardé le silence depuis mon expulsion de l’Espagne en 2013, car les relations entre le Maroc et l’Espagne sont basées sur des intérêts communs. Mais quand on s’attaque directement à l’Etat marocain, là je ne puis garder le silence et je poursuivrai en justice toute personne qui tente de nuire à ma personne et aux institutions de mon pays», a-t-il martelé lors de cette conférence de presse.
Il a expliqué qu’il va ester en justice le quotidien espagnol pour diffamation. Il avait déjà déposé une plainte contre l’Etat espagnol qui l’a «injustement» expulsé en 2013 sous prétexte qu’il avait noué des relations avec les milieux salafistes.
«Comment expliquer cette expulsion, alors que les salafistes supposés avoir des relations avec moi vivent toujours en Espagne ?», s’est-il interrogé, soulignant qu’il y a « au sein de l’Etat espagnol, des milieux politiques et des services secrets, des groupes hostiles au Maroc ». Et selon lui, l’article de El Mundo publié le 11 juin en est la preuve.
«Je demande le droit à un procès équitable,  car si je fais réellement office d’espion ou de fraudeur fiscal, pourquoi la justice espagnole s’est-elle seulement contentée de m’expulser sans me juger ?», s’est-il demandé. Et d’ajouter : «Je demande un visa exceptionnel, et je réitère : je mets au défi les autorités espagnoles de me donner le droit à un procès, pour prouver l’injustice dont je suis victime».
Lors de ce point de presse, Noureddine Ziani a révélé pour la première fois la manière avec laquelle il a été expulsé en 2013 par l’Espagne comme s’il était un «criminel de guerre».
«Le 17 mai 2013 à 17 h, j’ai été abordé par quatre policiers en civil qui m’ont conduit au commissariat où j’étais soumis à un interrogatoire musclé (ils l’ont déshabillé)», a-t-il soutenu. Et d’ajouter que les enquêteurs lui ont proposé de collaborer avec eux et de devenir un «chivato» (indicateur) pour éviter son expulsion vers le Maroc. «J’ai carrément refusé leur offre et je leur ai dit, en tant que président de l’Union des centres culturels islamiques, que je tenais à collaborer d’une façon officielle comme je le faisais avec les responsables du gouvernement catalan de l’époque», a-t-il souligné. Après ce refus, les autorités espagnoles ont décidé de l’expulser. «J’ai passé une nuit sans boire ni manger. Et le lendemain, on m’avait fait monter dans une voiture ressemblant à une cage. A l’arrivée à l’aéroport, on m’avait embarqué avec plus de 30 policiers. Je reconnais que c’était la première fois que j’ai eu peur. Car je pensais qu’ils allaient me jeter à la mer», a-t-il indiqué. Et de préciser qu’il ne s’était senti rassuré qu’une fois arrivé à l’aéroport du préside occupé de Mellilia.
Il convient de rappeler que l’expulsion de Noureddine Ziani en 2013 avait suscité une polémique entre le gouvernement central espagnol, et les autorités et responsables politiques catalans. En effet, l’ancien ministre de l’Intérieur espagnol, Jorge Fernández Díaz, avait déclaré que le CNI disposait de «preuves catégoriques» attestant que Ziani «favorisait le salafisme et l'islamisme radical, qui lui avaient valu l'expulsion d'un autre pays européen, qui n’avait pas abouti» et qu’il «menaçait la sécurité nationale», «compromettait les relations de l’Espagne avec d’autres pays», et surtout «collaborait avec des services secrets étrangers depuis l’an 2000».
Par contre, les responsables catalans avaient estimé que les raisons de l’expulsion de Noureddine Ziani étaient infondées.
 


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