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Dans une tribune parue dans Le Monde du 12 février, un collectif d’historiens, de sociologues, de philosophes et d’anthropologues réagissait à deux textes de l’écrivain concernant les agressions sexuelles commises pendant la nuit de la Saint-Sylvestre à Cologne, en Allemagne, dont les auteurs seraient des migrants. Kamel Daoud affirmait notamment que “le sexe est la plus grande misère dans le monde d’Allah” et que “la femme est niée, refusée, tuée, voilée, enfermée ou possédée”. “Aujourd’hui, avec les derniers flux d’immigrés du Moyen-Orient et d’Afrique, le rapport pathologique que certains pays du monde arabe entretiennent avec la femme fait irruption en Europe”, avait-il par ailleurs écrit.
“Que des universitaires pétitionnent contre moi aujourd’hui, à cause de ce texte, je trouve cela immoral : parce qu’ils ne vivent pas ma chair, ni ma terre”, écrit le romancier dans une lettre à son ami, l’essayiste américain Adam Shatz.
Le lauréat du prix Goncourt du premier roman en 2015 pour “Meursault, contre-enquête”, juge également “illégitime que certains (le) prononcent coupable d’islamophobie depuis des capitales occidentales et leurs terrasses de café où règnent le confort et la sécurité”.
“Nous vivons désormais une époque de sommations. Si on n’est pas d’un côté, on est de l’autre”, et “comme autrefois l’écrivain venu du froid, aujourd’hui l’écrivain venu du monde arabe est piégé, sommé, poussé dans le dos”, ajoute Kamel Daoud. Il dénonce au passage “le préjugé du spécialiste : je sermonne un indigène parce que je parle mieux que lui des intérêts des autres indigènes et post-colonisés”. “Je vais donc m’occuper de littérature (...) j’arrête le journalisme sous peu”, conclut l’écrivain qui tenait une chronique dans Le Quotidien d’Oran. “Je vais aller écouter des arbres ou des cœurs. Lire. Restaurer en moi la confiance et la quiétude. Explorer. Non pas abdiquer mais aller plus loin que le jeu de vagues et des médias”, écrit-il.