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Libération : Comment s’explique cet engouement des habitants pour la célébration de la nouvelle année amazighe à Tafraout?
Abderrahim Amri : C’est vrai que c’est pour la première fois que la célébration de Yennayr à Tafraout n’est pas passée inaperçue, comme à l’accoutumée. Cette année, cet événement connaît une large participation de par les acteurs associatifs, artistes, élèves et l’ensemble des habitants de la région. C’est qu’il y a une forte manifestation de vouloir ressusciter cette tradition ancestrale des Amazighs. Revivre les us et coutumes de ses ancêtres procède toujours d’une volonté d’appropriation du patrimoine. C’est une manière -quoiqu’illusoire- d’«arpenter» les espaces-temps qui nous séparent de l’époque où ont vécu nos ascendants. Cela donne l’impression de les réduire et de se sentir proche d’eux.
N’est-ce pas là une quête de symboles identitaires?
Exactement! La conquête des acquis et droits culturels et traditionnels des Amazighs doit passer par la restitution de toute la symbolique sémantique et immatérielle berbère et son exploitation dans l’œuvre de la construction identitaire. C’est de bonne guerre.
Croyez-vous donc que l’instauration officielle de Yennayr comme fête nationale fériée soit possible?
Beaucoup d’acquis sont déjà gagnés jusque-là. Mais la lutte pour obtenir plus de droits culturels doit être poursuivie sans relâche. L’introduction de la langue amazighe dans la Constitution comme langue officielle au côté de l’arabe est une grande satisfaction eu égard aux revendications exprimées par les mouvements berbères. Du coup, je pense que le fait de décréter Yennayr comme fête nationale ne sera certainement qu’une autre justice rendue aux Amazighs.
Abderrahim Amri : C’est vrai que c’est pour la première fois que la célébration de Yennayr à Tafraout n’est pas passée inaperçue, comme à l’accoutumée. Cette année, cet événement connaît une large participation de par les acteurs associatifs, artistes, élèves et l’ensemble des habitants de la région. C’est qu’il y a une forte manifestation de vouloir ressusciter cette tradition ancestrale des Amazighs. Revivre les us et coutumes de ses ancêtres procède toujours d’une volonté d’appropriation du patrimoine. C’est une manière -quoiqu’illusoire- d’«arpenter» les espaces-temps qui nous séparent de l’époque où ont vécu nos ascendants. Cela donne l’impression de les réduire et de se sentir proche d’eux.
N’est-ce pas là une quête de symboles identitaires?
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Croyez-vous donc que l’instauration officielle de Yennayr comme fête nationale fériée soit possible?
Beaucoup d’acquis sont déjà gagnés jusque-là. Mais la lutte pour obtenir plus de droits culturels doit être poursuivie sans relâche. L’introduction de la langue amazighe dans la Constitution comme langue officielle au côté de l’arabe est une grande satisfaction eu égard aux revendications exprimées par les mouvements berbères. Du coup, je pense que le fait de décréter Yennayr comme fête nationale ne sera certainement qu’une autre justice rendue aux Amazighs.