A la Bibliothèque municipale d'Ain Sebaa : Le poète Azedine Idrissi et sa “Prière des paupières”


Abdellah Chikh
Vendredi 27 Février 2009

A la Bibliothèque municipale d'Ain Sebaa : Le poète Azedine Idrissi et sa “Prière des paupières”
Dans le cadre de ses activités artistiques et culturelles, l'Arrondissement d'Ain Sebaa organise une rencontre ouverte avec le poète marocain Azedine Idrissi autour de son nouveau recueil « Prière des paupières » (Salatou Alachfar) présenté par Dr Nourreddine Edanyaji et modéré par notre collaborateur et critique d'art Abdellah Cheikh, et ce vendredi 27 février courant, à 18 h à la Bibliothèque municipale (place Tizi Oussli). Plus de deux cents poèmes sur différents thèmes, constituent la trame textuelle de ce recueil et la synthèse de la vie de son auteur illuminé, qui a, à son actif tout un répertoire foisonnant et abondant : Illuminations (1986), Naissance d'une étoile (1988), Grains des fleurs (1993), Palpitation de la passion (1995), Sang des roses (1998), Langage des anges (2001), Perles et porphyres (2007). Les poèmes d’Azedine Idrissi (vit et travaille à Casablanca) ont suscité par leurs textes métaphoriques et polysémiques de nombreuses interprétations et approches analytiques. Ici, le poète joue avec les mots, les percepts et les sons en un tableau polyphonique très coloré, déjà auteur des Illuminations, sur les traces d’Arthur Rimbaud qui disait :"J'ai cru voir, parfois j'ai cru sentir de cette façon, et je le dis, je le raconte, parce que je trouve cela aussi intéressant qu'autre chose. Je pense, donc je suis un Autre". Les poèmes se présentent comme des fragments et des univers où l’on peut s'évader et contempler nos propres réalités, sens et couleurs (naissances latentes). Les images poétiques ont une valeur symbolique. Elles dénoncent la cruauté et la haine et chantent la fierté, la pureté et l'amour au sens platonicien du terme. Le poète vante également les vertus de la sérénité, de la paix et de la majesté. On y décèle aussi toute une évocation symbolique des cieux et des horizons (suprême clairon, anges, rêves, femmes). Peut-être une allusion à tous les amateurs de poésie hantés par la quête de la vérité : un abécédaire de la passion dans ses connotations mystiques. L'œuvre d’Azedine Idrissi éveille en nous un désir inconscient d'une expression magique : la poésie qui nous procure un moment agréable. Dans son nouveau recueil « Prière des paupières » (422 pages), le poète nous invite à percevoir tout un chromatisme musical ou une audition colorée. Il meuble ses univers visuels et leur attribue les sons des voyelles, à la recherche d'une langue complète et universelle, résumant tout, « parfums, sons et couleurs » : c'est la langue du « simple inaccessible ». Le poète figure parmi les acteurs culturels qui contribuent de façon déterminante au retour de la poésie dans l'espace public. Ainsi, il a bien voulu l'inscrire dans une action au long cours. Derrière chacune de ses publications, des convictions fermes : la création poétique contemporaine est riche de son extraordinaire diversité, elle est aussi le lieu où la langue est maintenue à son plus haut degré d'intensité et, en cela, elle incarne une objection forte aux démagogies régnantes. C'est au nom de ces convictions que Azedine Idrissi travaille jour après jour, à rendre la poésie disponible à tous. Il a dépassé les clichés autour de la poésie : la forme lyrique et rimée est une perpétuelle métamorphose. A l'instar d'un ciseleur, le poète travaille la forme du langage, sans chercher de point d'arrivée; il conteste les formes dominantes, les formes historiquement léguées, il est à la recherche de la forme; c'est un atelier, un laboratoire de formes, le lieu où se réinvente sans cesse le texte. La poésie chez Azedine Idrissi est souvent liée à un aspect édulcoré du sentiment, du rêve et de l'évasion ; c'est une image lénifiante, romantique, aseptisée, douce, lyrique. Par ailleurs, on lit des poèmes qui dérangent et qui renvoient au complexe et au tragique. Le poète est perçu comme un rêveur, un illuminé et un évadé; son seul souci c'est la confrontation à la réalité. La réalité poétique demeure notre apparence, notre identité de surface, mais c'est aussi notre vie intérieure, nos aspirations, nos inquiétudes, notre mémoire collective…


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