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Profitant de la pauvreté des gens de cette montagne, il a même déposé chez l’un d’eux un peson (instrument très léger de pesage). Ce commis accueille et stocke l’herbe que les habitants lui apportent!? «Dès qu’elle a été mise au courant, l’Association Adrar pour le développement et l’environnement à Tahla, a contacté les autorités forestières de Taza et dépêché deux de ses membres sur place le lendemain, mais l’on n’a pas constaté une réaction concrète», a précisé Abid Mimoun, membre du bureau d’Adrar, avant d’ajouter que ces deux membres ont contacté quelques habitants, les informant que le pillage continue depuis quatorze jours et qu’ils ont pris des photos attestant que l’herbe en question n’est pas cueillie comme il faut, mais arrachée et déracinée. Ceci met, bien évidemment, en péril son exploitation par les habitants. Les photos montrent aussi des dômes de cette herbe couvrant l’enceinte d’un souk désaffecté. Du point de vue légal, ce «commerçant» n’a d’autorisation pour l’exploitation de cette herbe, ni de l’administration forestière ni des autorités locales! Le seul document en sa possession a été délivré par les autorités de la province de Sefrou, bien que la commune «Tazarine» n’en fasse pas partie.
«Cet état des choses est l’une des facettes de ce qu’endurent les habitants de ces montagnes, livrés à eux-mêmes, sans soutien ni encadrement, souffrant de l’approche sécuritaire de l’Etat et des aléas climatiques qui font que même la pratique de l’élevage est en déperdition et que les quelques cultures vivrières ne répondent plus à leurs besoins…», renchérit M. Abid. Une situation qui fait dire aux populations locales que la montagne n’est plus en mesure de faire vivre les siens. En fait, les plantes aromatiques et médicinales peuvent être une solution de développement, parmi d’autres (écotourisme, randonnées…). Ainsi pourrait revivre la montagne et être de nouveau attrayante, et on pourrait opter pour la rétention des montagnards dans leur région, surtout qu’un effort indéniable a été fourni au niveau des routes/accès et de l’électrification des douars. En attendant une réaction des autorités, la société civile doit s’organiser et faire face à cette dilapidation des richesses naturelles.