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Région de l’Oriental : 4.588 entreprises créées à fin octobre 2024 (OMPIC)
Ephémère et éternelle, engoncée dans sa grâce originelle et ouverte sur l'infini, la Ville des vents est une ville-paradigme chaulée d’une blancheur sereine où le présent se mire dans le creuset d’une histoire faite de conflits et de rencontres. Rencontres entre la tolérance d’un islam séculaire, d’une chrétienté monophysite que les bûchers de l’Inquisition ont condamnée à l’errance, d’une judaïté qui a toujours eu maille à partir avec la Reconquista.
Des légitimes aspirations qui ont fondé sa création demeurent de solides traces. Entre autres le «Dag Souiri» des orfèvres de nos kissariate, le «thé souiri» dont nous n'avons gardé souvenance que du nom, les solides ouvrages de défense imaginés par Théodore Cornut, les canons de sa skala muselés avant d'avoir servi, le faste décrépit des maisons de ses «Toujjars Soltane», qui n'ont jamais pu réellement peser sur la balance commerciale d'alors, les transes endiablées des gnaouas et les histoires de hippies qui, durant nos jeunes années, avaient fait de la Ville des vents l'une des trois ou quatre destinations privilégiées des gens du «peace and love», de la musique pop et du LSD.
Avec Katmandou, l'Ile de Wight, Woodstock, la capitale des Alizés en avait attiré bon nombre.
La plage de Diabate garde encore trace de cette génération qui, de Woodstock à l'Ile de Wight, a initié des concerts de musique dont l'humanité n'en a plus organisé de pareils depuis lors.
Si Katmandou avait signé sa présence dans la mémoire collective de ces adeptes de Jack Kerouac grâce à l'influence de la musique hindoue et aux incessantes tournées d'un Ravi Shankar dont la cithare rythmait les campings sauvages, Essaouira a, elle aussi, payé son écot aux modes des temps jadis. En témoignent les gilets en peau de mouton retournée, les vestes en tissus de couvertures berbères et les rythmes gnaouis transbordés par-delà l'océan Atlantique par quelques artistes en mal d'inspiration ou par quelques génies visionnaires.