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En quelques jours, une drôle de construction, sorte de Lego géant de containers, est sortie de terre à Bangkok. Rare projet de logement salubre pour une poignée des millions de travailleurs immigrés précaires qui bâtissent les immeubles de Thaïlande.
Ces containers jaunes, récupérés auprès de compagnies de transport maritime locales, ont été savamment empilés les uns sur les autres, sur ce chantier situé à 30 minutes du principal port industriel de Bangkok.
Des escaliers ont été ajoutés pour créer des coursives et de petites fenêtres ont été percées dans la tôle.
Rapidement, près de 800 ouvriers en bâtiment ont pris possession des lieux, hissant des frigos à travers les coursives et posant leurs maigres affaires : matelas à fleurs dépliable et ventilateur, indispensable dans ces containers où la chaleur est suffocante alors que la température extérieure oscille entre 30 et 40°C toute l'année.
Dans un pays sans histoire de cités ouvrières ni réelle politique sociale, cette initiative d'un entrepreneur en travaux publics est inhabituelle. Des millions de travailleurs immigrés originaires des pays voisins comme le Cambodge, le Laos ou la Birmanie s'entassent habituellement dans des logements de fortune, dortoirs ou cabanes à même le chantier. Certains dorment aussi dans de vieux containers isolés.
"Nous avons récupéré ces containers au port et les avons transformés en habitations. Nous voulons montrer que nous sommes soucieux des conditions de vie de nos travailleurs", assure à l'AFP Sukit Tampapanna, responsable du groupe immobilier The Trust Condo.
Le groupe a déjà démonté et remonté son village de containers sur plusieurs chantiers ces dix dernières années. Celui auquel il s'attaque aujourd'hui à Bangkok est un immeuble d'appartements de luxe censé être fini dans trois ans.
D'ici là, les 800 ouvriers de ce chantier titanesque vivront dans ces chambres rudimentaires mais propres et isolées de la pluie, avec un toit recouvrant l'ensemble.
"Je ne suis pas vraiment malheureux ici. Je m'amuse bien à Bangkok, je suis libre", explique Dam, soudeur laotien de 30 ans, qui aime jouer de la guitare après le chantier.
Il est logé gratuitement, ce qui lui permet d'envoyer une large partie de ses 400 bahts quotidiens (moins de dix euros) à sa famille de riziculteurs au Laos. La plupart des ouvriers habitant ici viennent du Cambodge, poussés en Thaïlande par la misère dans leurs campagnes.
Ils forment avec les Birmans le gros de la main-d'oeuvre immigrée employée en Thaïlande aux tâches les plus dures, dans des conditions critiquées par Bruxelles et Washington : construction, mais aussi industrie de la pêche et ramassage de fruits. Dans le village de containers visité par l'AFP, des travailleurs vivent seuls, d'autres en famille.
Ici, tout le monde est en règle, assure Surachai Piyasomboon, le gérant de la cité ouvrière, alors que de nombreux travailleurs restent illégaux dans le pays. Les baraques de chantier ressemblent habituellement plus en Thaïlande à des camps volants de fortune. Il n'est pas rare de voir, sur les chantiers du centre-ville, du linge séchant sur des fils tendus entre des poutrelles ou des mères lavant leur bébé dans des bassines, une fois leur journée d'ouvrière en bâtiment terminée.
Ces containers jaunes, récupérés auprès de compagnies de transport maritime locales, ont été savamment empilés les uns sur les autres, sur ce chantier situé à 30 minutes du principal port industriel de Bangkok.
Des escaliers ont été ajoutés pour créer des coursives et de petites fenêtres ont été percées dans la tôle.
Rapidement, près de 800 ouvriers en bâtiment ont pris possession des lieux, hissant des frigos à travers les coursives et posant leurs maigres affaires : matelas à fleurs dépliable et ventilateur, indispensable dans ces containers où la chaleur est suffocante alors que la température extérieure oscille entre 30 et 40°C toute l'année.
Dans un pays sans histoire de cités ouvrières ni réelle politique sociale, cette initiative d'un entrepreneur en travaux publics est inhabituelle. Des millions de travailleurs immigrés originaires des pays voisins comme le Cambodge, le Laos ou la Birmanie s'entassent habituellement dans des logements de fortune, dortoirs ou cabanes à même le chantier. Certains dorment aussi dans de vieux containers isolés.
"Nous avons récupéré ces containers au port et les avons transformés en habitations. Nous voulons montrer que nous sommes soucieux des conditions de vie de nos travailleurs", assure à l'AFP Sukit Tampapanna, responsable du groupe immobilier The Trust Condo.
Le groupe a déjà démonté et remonté son village de containers sur plusieurs chantiers ces dix dernières années. Celui auquel il s'attaque aujourd'hui à Bangkok est un immeuble d'appartements de luxe censé être fini dans trois ans.
D'ici là, les 800 ouvriers de ce chantier titanesque vivront dans ces chambres rudimentaires mais propres et isolées de la pluie, avec un toit recouvrant l'ensemble.
"Je ne suis pas vraiment malheureux ici. Je m'amuse bien à Bangkok, je suis libre", explique Dam, soudeur laotien de 30 ans, qui aime jouer de la guitare après le chantier.
Il est logé gratuitement, ce qui lui permet d'envoyer une large partie de ses 400 bahts quotidiens (moins de dix euros) à sa famille de riziculteurs au Laos. La plupart des ouvriers habitant ici viennent du Cambodge, poussés en Thaïlande par la misère dans leurs campagnes.
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