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Membre fondateur du
Polisario, rescapé de ses geôles où il a croupi durant plusieurs
années, Dahi Aguaï a regagné
la mère patrie, au début des années 90, suite à l’appel Royal ‘’La patrie est
miséricordieuse’’.
Il a fondé l’Association des portés disparus au Polisario. Entretien.
Libé : Quel commentaire faites-vous à propos de la Résolution 2218 du Conseil de sécurité de l’ONU ?
Dahi Aguaï: Lors de l’une de ses visites dans la région, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross, a eu des entretiens avec les officiels et les représentants de la société civile. Lorsque nous avons rencontré M. Ross, certains de mes confrères et moi-même lui avons présenté des actes de naissance établis par les autorités d’occupation espagnoles. Il les a examinés et nous a demandé ce que c’était. Nous lui avons répondu que ces documents confirment notre appartenance à cette région et que si Mohamed Abdelaziz, le prétendu président de la pseudo-république pouvait lui montrer un document similaire, nous serions les premiers à admettre l’existence de cette entité fantoche. Ce qui veut dire que Mohamed Abdelaziz n’a jamais mis les pieds au Sahara, objet du conflit. Nous lui avons également dit que si l’ONU et la communauté internationale ne séparent pas l’ethnie sahraouie de l’espace objet du conflit, l’Algérie continuera ses manœuvres et jouera son jeu qui consiste à placer ses propres Sahraouis à la tête du mouvement séparatiste pour s’en servir contre le Maroc et peupler les camps de Sahraouis d’origine algérienne, mauritanienne ou malienne. Cette remarque, l’envoyé onusien a dû la faire aux Algériens qui ont décidé d’éclipser leur pion, Mohamed Abdelaziz. Vous avez dû remarquer que depuis un certain temps, c’est Taleb Omar, le natif de Dakhla mais tout aussi inféodé aux services algériens, qui est au-devant de la scène. Nous avons indiqué également à M. Ross que la résolution onusienne de 1966 relative à l’autodétermination des Sahraouis ne concernait que ceux qui étaient sous occupation espagnole. Les autres Sahraouis, algériens, mauritaniens, nigériens ou maliens n’étaient pas concernés. Je me rappelle que le premier camp que nous avons installé près de Tindouf, à Ouidian Tatrarit, comptait 12 tentes dont tous les habitants étaient originaires de Tindouf.
Lors de sa signature, l’accord de cessez-le-feu de 1991 portait sur cinq points, dont celui désignant les ayants droit au référendum. L’Algérie n’a cessé de manipuler ce dossier, en imposant ses Sahraouis.
S’agissant de la résolution 2218, elle est positive pour le Maroc. C’est une réalité. Les recommandations comprises dans cette résolution, l’Algérie ne pouvait jamais les prévoir. Mais nous demandons à la diplomatie marocaine de faire plus d’efforts qui, sans les interventions de S.M le Roi, n’aurait rien réalisé.
Les relations algéro-mauritaniennes connaissent des turbulences. Ces turbulences sont-elles dues à des erreurs de la diplomatie des deux pays ou au fait que la Mauritanie et le Maroc tentent de surmonter leur différend, si différend il y a ?
Laissez-moi, d’abord vous dire que l’Algérie nourrit un complexe séculaire, vis-à-vis du Maroc. La politique de rapprochement avec l’Afrique subsaharienne entreprise par SM. le Roi n’a fait qu’exacerber ce complexe, notamment les tentatives de rapprochement avec la Mauritanie. La Mauritanie est un pays indépendant que l’Algérie pensait soumettre en lui accordant des aides. Mais les Mauritaniens sont réalistes. Ils savent que les deux pays sont des voisins et qu’il n’est pas de leur intérêt d’être inféodés à l’un au détriment de l’autre. C’est d’ailleurs ce complexe qui pousse l’Algérie à tenter de créer une prétendue république qui ne sera qu’une wilaya soumise aux décisions d’Alger. Si vous avez constaté la périodicité des visites de responsables du Polisario à Nouakchott, ils sont diligentés par l’Algérie pour influer sur les décisions mauritaniennes au profit d’Alger.
Parmi les recommandations, celle relative au recensement des populations des camps que votre association a souvent réclamé. Comment cette recommandation a-t-elle été accueillie à Alger et à Rabouni ?
Cette recommandation avait été faite par l’Union européenne avant l’ONU. L’Algérie ne veut pas de ces recensements qui mettront à nu l’origine des Sahraouis des camps qui sont algériens à 85%. Cette réalité, nous l’avons démontrée devant toutes les instances internationales.
Mais qu’a fait la diplomatie marocaine ? Rien. N’eût été l’intervention Royale, rien n’aurait été fait.
En conclusion, le Maroc doit, avant de vouloir affronter le séparatisme à l’extérieur, l’affronter sur le plan interne. Un boxeur doit, avant de monter sur le ring, soigner son estomac. Si nous avons des spasmes à l’intérieur, nous nous devons de les soigner avant de voir ailleurs.
Nous avons deux problèmes dans le Sud marocain que nous devons combattre : la gabegie qui ne provient pas des pauvres qui n’ont rien à gaspiller, mais des fortunés, notamment les nouveaux riches, d’une part et le séparatisme, d’autre part. Ce sont les deux fléaux dont souffrent les provinces marocaines du Sud et qui doivent être combattus.
Polisario, rescapé de ses geôles où il a croupi durant plusieurs
années, Dahi Aguaï a regagné
la mère patrie, au début des années 90, suite à l’appel Royal ‘’La patrie est
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Lors de sa signature, l’accord de cessez-le-feu de 1991 portait sur cinq points, dont celui désignant les ayants droit au référendum. L’Algérie n’a cessé de manipuler ce dossier, en imposant ses Sahraouis.
S’agissant de la résolution 2218, elle est positive pour le Maroc. C’est une réalité. Les recommandations comprises dans cette résolution, l’Algérie ne pouvait jamais les prévoir. Mais nous demandons à la diplomatie marocaine de faire plus d’efforts qui, sans les interventions de S.M le Roi, n’aurait rien réalisé.
Les relations algéro-mauritaniennes connaissent des turbulences. Ces turbulences sont-elles dues à des erreurs de la diplomatie des deux pays ou au fait que la Mauritanie et le Maroc tentent de surmonter leur différend, si différend il y a ?
Laissez-moi, d’abord vous dire que l’Algérie nourrit un complexe séculaire, vis-à-vis du Maroc. La politique de rapprochement avec l’Afrique subsaharienne entreprise par SM. le Roi n’a fait qu’exacerber ce complexe, notamment les tentatives de rapprochement avec la Mauritanie. La Mauritanie est un pays indépendant que l’Algérie pensait soumettre en lui accordant des aides. Mais les Mauritaniens sont réalistes. Ils savent que les deux pays sont des voisins et qu’il n’est pas de leur intérêt d’être inféodés à l’un au détriment de l’autre. C’est d’ailleurs ce complexe qui pousse l’Algérie à tenter de créer une prétendue république qui ne sera qu’une wilaya soumise aux décisions d’Alger. Si vous avez constaté la périodicité des visites de responsables du Polisario à Nouakchott, ils sont diligentés par l’Algérie pour influer sur les décisions mauritaniennes au profit d’Alger.
Parmi les recommandations, celle relative au recensement des populations des camps que votre association a souvent réclamé. Comment cette recommandation a-t-elle été accueillie à Alger et à Rabouni ?
Cette recommandation avait été faite par l’Union européenne avant l’ONU. L’Algérie ne veut pas de ces recensements qui mettront à nu l’origine des Sahraouis des camps qui sont algériens à 85%. Cette réalité, nous l’avons démontrée devant toutes les instances internationales.
Mais qu’a fait la diplomatie marocaine ? Rien. N’eût été l’intervention Royale, rien n’aurait été fait.
En conclusion, le Maroc doit, avant de vouloir affronter le séparatisme à l’extérieur, l’affronter sur le plan interne. Un boxeur doit, avant de monter sur le ring, soigner son estomac. Si nous avons des spasmes à l’intérieur, nous nous devons de les soigner avant de voir ailleurs.
Nous avons deux problèmes dans le Sud marocain que nous devons combattre : la gabegie qui ne provient pas des pauvres qui n’ont rien à gaspiller, mais des fortunés, notamment les nouveaux riches, d’une part et le séparatisme, d’autre part. Ce sont les deux fléaux dont souffrent les provinces marocaines du Sud et qui doivent être combattus.