Outre la qualité de l’accueil réservé à la délégation marocaine, la volonté des deux parties de faire table rase de leurs différends pour un retour à «la normale» était manifeste. Rabat et Paris n’ont, en tout cas, pas le choix. Les relations séculaires et les intérêts communs les condamnent à s’entendre.
De ce côté-ci, s’il y a un dossier auquel on est particulièrement sensible, c’est celui concernant le Sahara. A ce niveau, il n‘y a pas d’équivoque. La France réitère en toute logique son appui au Plan marocain d’autonomie. Voilà qui ne serait pas fait pour plaire à Alger. Ce même Alger qui prétend qu’il n’est nullement concerné par le dossier, étant maroco-polisarien.
La réalité est bien sûr tout autre. Ce sont bien les dirigeants algériens qui tiennent les ficelles de ces autres pantins séparatistes. L’actuelle situation est faite pour arranger les uns et les autres, et ce au détriment des intérêts de ces Sahraouis qui n’en peuvent plus continuer à survivre dans des conditions atroces dans ces camps de la honte, comme au détriment du peuple algérien qui, à son corps défendant, a du mal à comprendre pourquoi tant d’efforts et de moyens investis dans «une cause» qui n’est pas la sienne.
Le règlement politique de la question du Sahara et le renforcement de la coopération entre les pays membres de l’Union du Maghreb (UMA) arabe, rappellent Rabat et Paris dans la déclaration finale, contribueraient à la stabilité et à la sécurité dans la région …
Sauf qu’il faut beaucoup pour faire entendre raison à l’Algérie officielle. Gardons toutefois espoir.
Par ailleurs, et sur un tout autre plan, nous ne pouvions nous empêcher, de ce côté-ci, de suivre la prestation de Benkirane dans la ville des Lumières.
La vérité, c’est qu’il nous manque chaque fois qu’il n’est pas dans le pays. Heureusement qu’il y a la télé pour nous rassurer et continuer à nous gratifier de ses « jolies » turpitudes.
A Paris, il donnait l’impression d’être dans son élément et même un peu trop à l’aise.
Pendant que le Premier ministre français prononçait son discours, lui le chef du gouvernement marocain n’écoutait manifestement pas. Il regardait à droite et à gauche comme s’il cherchait quelqu’un dans la foule. Il faisait quelques mystérieux signes et esquissait un sourire énigmatique.
Manuel Valls lisait son discours. En toute responsabilité donc. Contrairement à Abdelilah Benkirane. En effet, chasser le naturel, il revient au galop. Il vient de s’essayer à un semblant de sagesse en tentant d’éviter de faire dans l’impro. Mais une fois à Paris, il se laisse reprendre par ses vieux démons. Sans papier(!), il débitera quelques paroles accompagnées de ces gestes trop évasifs dont il a le secret. Sacré Benky !