Il faut bien dire que des avancées si minimes soient-elles sont là. Au lieu de l’interdiction dans l’absolu de l’avortement, on s’achemine vers la non-pénalisation au cas où la grossesse constituerait un gros risque pour la santé ou la vie de la mère, ou au cas où la grossesse serait due à un viol ou à des rapports incestueux. Le troisième cas retenu, et ce n’est pas rien, concerne de graves malformations ou maladies incurables contractées par le fœtus.
C’est déjà ça, serions-nous tentés de dire. Sauf que même ce strict minimum se trouve contesté par les mêmes redresseurs de torts improvisés. Tel ce fquih qui, après avoir monnayé ses avis et autres fatwas contre pétrodollars sonnants, trébuchants et puants, est enfin revenu à la mère patrie pour nous asphyxier de ses …lumières obscurantistes.
Quid de la mineure ou de la retardée mentale, proies faciles des prédateurs sexuels, comme le rappellent si bien, Dr Chafik Chraïbi, président de l’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin, ainsi que l’infatigable militante de la cause, la vénérable Aïcha Ech-Chenna ?
Toutefois, croire qu’avec les trois cas précités, on pourrait prétendre sonner le glas de l’avortement clandestin, serait faire preuve d’optimisme béat.
Reste à dire que c’est un premier pas de réalisé et que l’on pourrait s’attendre à plus de la part des commissions en charge du dossier.
Et pourquoi pas écouter, également, dans la foulée, ces voix qui soutiennent que la femme est en droit de disposer de son corps et qu’il lui appartient de vouloir ou pas d’un enfant ?
Elle est bien la seule à être dans la mélasse, quand mélasse il y a.