« Reporters sans frontières » dont il a été le secrétaire général pendant de trop longues années, lui a servi de tremplin pour se faire un nom et, pas si accessoirement que ça, garnir son compte en banque.
D’ailleurs, il ne chômera pas après avoir quitté « RSF ». Il a vite fait d’aller monnayer son insoupçonnable talent du côté du Golfe. Il est vrai que les pétrodollars n’ont pas d’odeur. Il y a servi comme conseiller. En quoi ? Mystère.
En tout cas, c’était suffisant pour lui faire oublier une bonne fois pour toutes ce qu’il présentait pour une noble mission à laquelle il devait être dévoué corps et âme. A moins que les Emirats sur lesquels il avait jeté son dévolu, ne soient un vrai Eldorado pour journalistes de tous bords.
Et puis, nouveau revirement : le militant invétéré de la liberté de la presse et a fortiori des droits de l’Homme décide d’afficher au grand jour ses accointances avec l’extrême droite, pour briguer la mairie de Béziers. Le temps de s’installer et il s’en va faire apprécier son extrémisme, son côté xénophobe et raciste. A côté, tous les Le Pen réunis, père, fille et petite-fille passeraient pour des enfants de chœur.
Après moult tribulations allant de l’interdiction d’étendre du linge aux fenêtres, une publicité choquante sur l’armement de la police municipale en passant par le couvre-feu imposé aux mineurs de moins de 13 ans ou la suppression de l’accueil matinal des enfants de chômeurs, il vient de reconnaître sur un plateau de télé et sans vergogne que « le maire (qu’il est) a les noms, classe par classe, des enfants (…) Les prénoms disent les confessions. Dire le contraire, c’est nier une évidence ». Pratique fasciste qui tombe sous l’effet de la loi. Après le délit de faciès, Ménard invente celui des prénoms. Pauvres petits écoliers, musulmans surtout, puisque ce sont eux qui sont si stupidement, si arbitrairement visés par le facho en question.
Un tel individu ne doit sûrement pas avoir de place dans un pays dont la devise est Liberté, Fraternité, Egalité.