L’initiative de loi présentée, lundi, par le Groupe socialiste au sein de la Commission parlementaire des infrastructures, aura eu pour mérite de sortir une fois encore ladite majorité de ses gonds. Une initiative portant, pourtant, sur la création d’une Agence nationale de la sécurité routière. Le nombre effarant des accidents de la route dans notre pays représente, au-delà des drames causés, un coût énorme s’élevant à 2% du PIB.
Pour peu que l’on fasse preuve d’un minimum de perspicacité, on devrait admettre que l’initiative du Groupe socialiste n’avait même pas besoin d’être justifiée, surtout qu’elle prévoit par ailleurs de faire de cette Agence un outil opérationnel pour la sécurité et la prévention routière.
C’était trop demander à une majorité allergique à toute idée, si fondée soit-elle, émanant de l’opposition. Son niet chronique devait cette fois trouver prétexte dans de soi-disant éventuelles dépenses qui n’ont pas été prévues dans la loi de Finances 2015. Même le débat constitutionnel qui s’en était suivi au sein de la même Commission et qui a porté sur la pertinence constitutionnelle de la position du gouvernement n’était pas fait pour faire entendre raison aux adeptes du non chaque fois que l’opposition fait part de quelque initiative que ce soit.
Avec un gouvernement faisant fi de l’esprit de participation, il ne faut donc pas s’en étonner si, et contrairement à l’esprit de la Constitution, le Parlement continue à fonctionner à sens unique.