Aussi, il ne suffit pas de présenter beau, de maîtriser les arcanes de la langue dans laquelle on s’exprime, d’avoir une bonne diction ou de connaître ses dossiers pour bien camper ce rôle. En effet, on attend de lui de s’exprimer clairement, de susciter de l’intérêt lorsqu’il parle, d’avoir de la crédibilité et de l’expérience des médias, de donner la priorité à ses messages et d’éviter de tenir des discours qui pourraient se révéler contre-productifs.
Fût-ce le cas pour Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication et néanmoins porte-parole du gouvernement Benkirane lors de l’entretien qu’il vient d’accorder à Europe 1 ? Que nenni. Non seulement, il a donné l’impression de ne maîtriser ni ses dossiers, ni la langue de Molière, mais il a été aussi tellement brouillon qu’il a laissé une fort mauvaise impression. Ce qui nous a rappelé que certains amateurs actuels de maroquins n’ont ni l’étoffe de certains grands tribuns tels que Abderrahim Bouabid et nombre de militants de gauche, et encore moins la capacité de pouvoir honorer leurs charges comme il se devrait.
Pour paraphraser Pierre Bourdieu, être porte-parole, c’est à la fois être tout et rien. Concernant El Khalfi, il ferait surtout partie de cette dernière catégorie.