Considéré comme l’un des acquis les plus précieux tant par les fonctionnaires que par les salariés du secteur privé, le système des retraites intéresse, en effet, tous les Marocains.
Tous s’inquiètent de voir autant de nuages assombrir son horizon et, surtout, leurs fins de carrière. Tous craignent de voir fondre comme neige au soleil les portions congrues qui devraient leur être servies lorsqu’ils ne pourront plus travailler. Dans l’imaginaire collectif, la retraite est, en effet, assimilée à une incontournable aspiration à un repos bien mérité. Aussi, nul ne peut suivre le chant des sirènes gouvernementales et accepter que celles-ci le fassent travailler plus pour gagner moins. Ne pas profiter de ses vieux jours est une option qui n’intéresse personne à moins qu’elle ne souscrive aux idées de la droite la moins sociale et la plus intégriste qui soit. De même que nul ne peut admettre que le monde puisse marcher à reculons, personne ne peut non plus accepter de chantage sur sa fin de vie. Voilà pourquoi la campagne de dramatisation du dossier des retraites ne pourra jamais déboucher sur l’effet escompté. Tout au plus servira-t-elle à nous faire oublier que le gouvernement se comporte en patron-voyou. Non seulement, il n’a pas versé son écot aux caisses de retraite durant de nombreuses années, mais le jour où il l’avait fait, il avait omis sciemment de l’accompagner de la totalité du service de la dette ainsi accumulée. Pis, il continue à écorner gravement le rapport cotisants/retraités en embauchant de moins en moins et en empoisonnant l’environnement des affaires par ses décisions incongrues, sa trop forte pression fiscale et sa politique de la rente.