​Centenaire, disent-ils !

Savez-vous ce qu’est une division ? Non pas celle des forces armées, ni celle des sports d’équipe, mais celle que nous avons tous apprise sur les bancs de l’école. Tout le monde, y compris le plus analphabète des boutiquiers, en connaît les principes de base sauf, peut-être, certaines de nos officines qui se targuent d’être spécialisées en communication, publicité et relations publiques. A preuve, l’une des «créa» qu’elles ont concoctées pour l’un de nos confrères de la place. Outre son message qui nous semble suffisamment incongru pour être incompréhensible, elle crédite le journal en question d’un siècle d’existence alors qu’il n’est, en fait, âgé que d’une quarantaine d’années. 
D’aucuns qui ont la mémoire longue pourraient croire que le tristement célèbre quotidien colonial dont  le journal en question a pris la place en 1971 aurait soufflé sa centième bougie s’il paraissait encore. Que nenni puisque ce dernier  n’a été lancé qu’en 1925, année qui a été marquée par les hauts faits d’armes de la guerre du Rif et la démission  du Maréchal Lyautey  de son poste de Résident général au Maroc.
Ceux qui ne gardent nulle souvenance de leurs cours d’histoire pourraient être tentés de diviser le nombre de numéros parus par celui des jours de l’année. Peine perdue parce qu’ils découvriront eux aussi qu’il s’agit là d’une simple tentative de désinformation et de travestissement d’une réalité historique indéniable.  
Pour la petite histoire, le doyen de la presse francophone marocaine n’est autre que «Le journal de Tanger» fondé en 1904 et l’aîné de la presse arabophone est «Al Alam» dont le premier numéro est sorti des presses en 1946.
Toutes les autres assertions sont, comme on le dit dans le jargon du métier, dénuées de tout fondement.