​Cénacle médiatique


Par Ahmed Saaidi
Samedi 30 Mai 2015

​Cénacle médiatique
La presse écrite a-t-elle de l’avenir ? La question intéresse tous les journalistes et, accessoirement, les éditeurs de journaux, qui, à travers le monde, ont fait vœu d’être «les chiens de garde» de la démocratie et de se vouer à ce métier qui est à la fois stressant et fortement réprimé dans de nombreuses contrées de la planète. Un métier qui a marié à jamais l’encre d’imprimerie à la liberté et qui, pour ce faire, a établi un modèle économique que l’évolution technologique est en train de rendre de moins en moins performant et, partant, aussi pérenne qu’on aurait voulu qu’il soit. 
Les journalistes de la «vieille école» sont certes convaincus que le papier demeurera le support incontournable  de toute presse sérieuse et crédible. Du moins, la vraie. A savoir celle qui ne confond pas entre l’information et la communication, entre l’écrit et la propagande et entre la liberté d’être et celle de consommer. 
L’Association mondiale des journaux et des éditeurs de médias d’information qui regroupe  plus de 18.000 publications, 15.000 sites Web et plus de 3.000 sociétés dans plus de 120 pays ne manquera pas d’évoquer, de nouveau, le sujet au cours du 67ème Congrès international qu’elle tiendra à Washington du 1er au 3 juin prochain.
Elle ne manquera pas de plancher sur les nouvelles stratégies mises en place pour faire face à la crise des journaux papier depuis qu’elle a tiré la sonnette d’alarme lors des assises qu’elle avait tenues en 2009 à Barcelone sur le thème «Pouvoir de la presse papier». 
Déjà, en ces temps-là, la Toile avait fait fondre comme neige au soleil les recettes des journaux et entraîné la mise à mort de plusieurs titres emblématiques et le licenciement de milliers de journalistes et la situation ne semble pas avoir rosi depuis lors. 
Au Maroc, nous sommes encore loin d’avoir de telles préoccupations et, si sous d’autres cieux, c’est le modèle économique de la presse écrite qui pose problème, chez nous, pays où la pléthore des titres n’a jamais induit une évolution similaire de leur lectorat et où la répartition de la manne publicitaire ne répond à nulle logique économique pertinente, c’est plutôt le mode de financement des journaux papier qui devrait absolument être revu et amélioré.


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