La presse internationale, du Daily News à L’Express en passant par Public et même Tuniscope a beau jeu de multiplier les points d’exclamation devant les risques de prison encourus par Jennifer Lopez après qu’un citoyen du plus beau pays du monde –oui, oui, le nôtre de pays- a déposé plainte contre elle pour outrage à la pudeur après son concert de Rabat. Heureusement que ce frère s’est trouvé là pour saisir la justice. Peu importe que sa plainte n’aboutisse pas. Le quart d’heure de gloire est assuré. Pas celui du très inspiré poseur de plainte (et de carrelages) mais du pays qui invite des stars mondiales avant qu’elles ne soient menacées de cachot. Bon, pour les millions de touristes attendus, on repassera. La pudeur n’a pas de prix.
Un regret quand même. Que nous soyons privés des plaidoiries de l’armée d’avocats américains de Jennifer Lopez et de la tête des juges marocains groggy devant autant d’allusions sexuelles. Dans le prétoire, les gros mots auraient volé comme à une projection clandestine de «Much loved ». D’autres frères et sœurs auraient organisé des manifs devant le tribunal pour soutenir les valeurs du plus beau pays du monde. CNN aurait filmé ces moments citoyens à la pilosité bien fournie. Jennifer Lopez jurerait alors de ne plus mettre les pieds et le reste de son anatomie chez nous. Oups, ça, ça doit déjà être fait.