Cela étant, où devrait-on donc situer Benky, entre Otho von Birsmack et Nicolas Machiavel, deux chantres de la realpolitik? Entre le souci de rechercher quelque équilibre pacifique quitte à passer par des alliances contre nature et cette recherche du pouvoir justifiant tous moyens et faisant donc fi de tout ce qui relèverait de la religion ou de la morale? Entre Sissi ou Morsi? A voir Benkirane comme ça, oublier ses quatre doigts à la maison, il y a fort à parier que le fondamentaliste que l’on connaissait s’est mu en realpoliticien. On a dû lui expliquer, et sans doute pendant longtemps, que la politique ne se fait pas avec quatre doigts brandis selon son humeur propre ou celle de la confrérie.
La realpolitik version Benkirane devrait-elle cependant signifier que celui-ci a mis une croix sur ses supposés idéaux ou bien ce serait plutôt à mettre sur le compte de ce manque de vision qui l’a toujours caractérisé vu qu’il ne voit pas plus loin que le court terme?
Question inutile au fait, sachant que les intérêts suprêmes de la nation ne sont sûrement pas du ressort d’un homme aussi inconstant.