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Le Maroc plaide à Genève pour un numérique africain inclusif, fondé sur des infrastructures solides

Samedi 20 Septembre 2025

L’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU et des organisations internationales à Genève, Omar Zniber, a réaffirmé, jeudi à Genève, l’engagement ferme du Royaume en faveur d’un développement numérique inclusif et fondé sur des infrastructures solides en Afrique.
 
Lors d’une session de haut niveau au Forum Public 2025 de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), placée sous le thème: "Libérer le potentiel numérique de l'Afrique grâce aux infrastructures", M. Zniber a appelé à une mobilisation renforcée pour bâtir des infrastructures solides et promouvoir des partenariats innovants, en particulier dans les pays en développement et les pays les moins avancés (PMA).
 
La rencontre, coorganisée par les Missions permanentes du Maroc et de la France à Genève, l’International Chamber of Commerce (ICC France) et l’Association française des entreprises privées (AFEP), a rassemblé des représentants du secteur public, des organisations internationales et des acteurs privés africains pour discuter des obstacles structurels qui freinent le commerce numérique sur le continent, notamment des lacunes en infrastructures, une connectivité inégale, des cadres réglementaires souvent insuffisants et le manque de solutions de paiement accessibles.
 
Intervenant dans ce cadre, M. Zniber a souligné que l’économie numérique est un levier stratégique de développement. “L’avenir du commerce est vert, digital et inclusif”, a-t-il rappelé, empruntant les mots de la Directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala. Pour lui, “le commerce numérique doit s’ancrer dans une logique de solidarité, de développement et de souveraineté technologique”, rapporte la MAP.
 
Il a également relevé que seul un effort concerté peut permettre de surmonter les défis liés à la cybersécurité, à la régulation de l’intelligence artificielle et à l’absence de normes adaptées dans de nombreux pays africains.
 
“L’économie numérique africaine est déjà une réalité. Le défi est désormais de bâtir des écosystèmes résilients, souverains et compétitifs”, a-t-il déclaré à ce propos.
 
En matière de réalisations, l’ambassadeur a présenté la stratégie Digital Morocco 2030, lancée en 2024, qui ambitionne de créer 240.000 emplois directs, d’ajouter 100 milliards de dirhams au PIB national d’ici à 2030 et de hisser le Maroc parmi les 50 premiers pays de l’indice global des services numériques. Il a également mis en lumière des initiatives concrètes : PortNet, BADR, TijarIA, ainsi que les partenariats avec Mistral AI ou Nokia, soulignant que le Maroc entend jouer un rôle de hub numérique en Afrique, alliant innovation, inclusion et souveraineté.
 
Au-delà des infrastructures, M. Zniber a évoqué l’Initiative Atlantique portée par SM le Roi Mohammed VI, visant à connecter les pays du Sahel à l’océan Atlantique via des corridors logistiques modernes, tout en mettant à disposition des technologies marocaines éprouvées. Le volet formation n’a pas été oublié : le Maroc propose plusieurs programmes d’assistance technique et d’enseignement aux étudiants africains, notamment à travers le projet “Excellence in Africa”, développé avec l’Université Mohammed VI polytechnique (UM6P) et l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).
 
Pour sa part, la Directrice générale du Centre islamique pour le développement du commerce, Latifa El Bouabdellaoui, a insisté sur la volonté réelle des pays d’Afrique subsaharienne de s’engager dans la transformation digitale.
 
Après avoir identifié six obstacles majeurs : infrastructures numériques déficientes, lacunes réglementaires, absence de paiements numériques fiables, capacités institutionnelles limitées, difficulté de financement et manque de compétences humaines, elle a appelé à ce que régulation et investissement progressent de pair et que des agences nationales spécialisées assurent la mise en œuvre effective des stratégies numériques.
 
Les discussions ont mis en avant plusieurs éléments essentiels, notamment le lien entre digitalisation et inclusion rurale, le rôle des services numériques dans l’éducation et la santé et l’importance d’un cadre réglementaire favorable pour attirer les investissements. Si l’OMC ne prétend pas tout porter seule, les panélistes ont souligné son rôle central comme plateforme de coopération internationale, de partage de bonnes pratiques et d’élaboration de normes.
 
 
 
 

Libé

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