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Dès le début de son premier mandat, il avait dû composer avec les divers clans et mouvements de tous ceux qui s'étaient ralliés derrière lui au second tour afin de composer une majorité à l'Assemblée nationale.
Discret technocrate élu par surprise à la tête de la Centrafrique en pleine guerre civile en 2016, Faustin-Archange Touadéra s'est mué neuf ans plus tard en chef d'Etat assuré et favori pour un troisième mandat consécutif.
A 68 ans, ce mathématicien de formation, Premier ministre du président déchu François Bozizé de 2008 à 2013 s'accroche au pouvoir, lui que ses détracteurs affublaient du sobriquet de "président Wagner", du nom de la société militaire privée russe qui soutient son régime face aux mouvements rebelles.
Après le changement de Constitution voté par référendum en juillet 2023, "FAT" brigue, en dépit des critiques acerbes de ses adversaires qui l'accusent de vouloir rester "président à vie", un troisième mandat consécutif à la tête de l'un des pays les plus pauvres au monde, sous perfusion de l'aide internationale.
Malgré une amélioration de la situation sécuritaire dans les villes du pays, des combats ou attaques se poursuivent dans les campagnes depuis 2020, et l'ONU et des ONG accusent régulièrement rebelles, militaires et mercenaires russes de commettre des crimes contre les civils, que la force de maintien de la paix des Nations unies sur place (Minusca) ne parvient pas à endiguer.
"Bâtisseur de la paix"
Les partisans de M. Touadéra le décrivent comme "le bâtisseur de la paix". Ils lui sont reconnaissants d'avoir restauré la sécurité sur une importante partie du territoire, selon eux, en ayant pour cela conclu en 2019 à Khartoum un accord avec 14 groupes armés impliqués dans la guerre civile qui avait éclaté en 2013, provoquant la chute de M. Bozizé.
FAT a notamment intégré certains de leurs chefs et cadres dans le gouvernement ou dans l'administration, moyennant leur ralliement et le désarmement de leurs milices.
Dès le début de son premier mandat, il avait dû composer avec les divers clans et mouvements de tous ceux qui s'étaient ralliés derrière lui au second tour afin de composer une majorité à l'Assemblée nationale.
Ce n'est qu'en 2019 qu'il a achevé de les fédérer en créant son Mouvement coeurs unis (MCU).
Le début de son deuxième mandat avait été tout aussi fragile, notamment lorsqu'une coalition rebelle a marché sur Bangui pour le renverser et n'a échoué que grâce à l'intervention des paramilitaires russes de Wagner.
M. Touadéra poursuit depuis ses tentatives de désarmement des groupes armés. Deux des principales factions rebelles ont ratifié en avril dernier un accord de paix avec le gouvernement et une troisième leur a emboîté le pas en novembre. Des accords qui restent fragiles, de nombreux autres n'ayant pas tenu par le passé.
Lors d'un discours à l'occasion de la fête nationale le 1er décembre, le président Touadéra a salué "une paix revenue, fragile mais réelle".
Animal politique
Avant que les Wagner ne fassent régner la loi dans la capitale centrafricaine ou dans les régions riches en minerais, M. Touadéra, natif de Damara, à 60 km au nord de Bangui, jouissait d'une certaine popularité dans la communauté internationale, ayant courageusement pris la tête d'un État en faillite, ravagé par la guerre.
Mais s'estimant "abandonné", il a fini par se tourner vers Moscou et se muer en animal politique, soulignent plusieurs experts de la région.
Son camp plaide que la communauté internationale ne lui a pas laissé le choix, l'ONU lui ayant imposé un embargo sévère sur les armes - levé depuis, en juillet 2024- alors que les rebelles se fournissent aisément dans la région.
Le départ des derniers éléments de l'opération Sangaris en décembre 2022 avait mis fin au soutien militaire français en Centrafrique.
Les relations un temps tendues avec la France - ancien pays colonisateur, jusqu'à l'indépendance en 1960 - se sont apaisées. Une feuille de route visant à établir un "partenariat constructif" entre les deux États a été signée à Paris en avril 2024.
Tour à tour impassible et souriant, M. Touadéra manie la dualité comme une arme politique.
Martelant le principe de la "main tendue" comme un credo, il se pose en rassembleur. Mais il n'a jamais concrétisé sa promesse de tenir un dialogue politique avant les élections du 28 décembre, qu'une partie de l'opposition a en conséquence décidé de boycotter.
"Sa marque de gouvernance est de dire oui à tout le monde sans trancher publiquement", note ainsi Charles Bouessel, consultant pour l'ONG International Crisis Group (ICG).
Discret technocrate élu par surprise à la tête de la Centrafrique en pleine guerre civile en 2016, Faustin-Archange Touadéra s'est mué neuf ans plus tard en chef d'Etat assuré et favori pour un troisième mandat consécutif.
A 68 ans, ce mathématicien de formation, Premier ministre du président déchu François Bozizé de 2008 à 2013 s'accroche au pouvoir, lui que ses détracteurs affublaient du sobriquet de "président Wagner", du nom de la société militaire privée russe qui soutient son régime face aux mouvements rebelles.
Après le changement de Constitution voté par référendum en juillet 2023, "FAT" brigue, en dépit des critiques acerbes de ses adversaires qui l'accusent de vouloir rester "président à vie", un troisième mandat consécutif à la tête de l'un des pays les plus pauvres au monde, sous perfusion de l'aide internationale.
Malgré une amélioration de la situation sécuritaire dans les villes du pays, des combats ou attaques se poursuivent dans les campagnes depuis 2020, et l'ONU et des ONG accusent régulièrement rebelles, militaires et mercenaires russes de commettre des crimes contre les civils, que la force de maintien de la paix des Nations unies sur place (Minusca) ne parvient pas à endiguer.
"Bâtisseur de la paix"
Les partisans de M. Touadéra le décrivent comme "le bâtisseur de la paix". Ils lui sont reconnaissants d'avoir restauré la sécurité sur une importante partie du territoire, selon eux, en ayant pour cela conclu en 2019 à Khartoum un accord avec 14 groupes armés impliqués dans la guerre civile qui avait éclaté en 2013, provoquant la chute de M. Bozizé.
FAT a notamment intégré certains de leurs chefs et cadres dans le gouvernement ou dans l'administration, moyennant leur ralliement et le désarmement de leurs milices.
Dès le début de son premier mandat, il avait dû composer avec les divers clans et mouvements de tous ceux qui s'étaient ralliés derrière lui au second tour afin de composer une majorité à l'Assemblée nationale.
Ce n'est qu'en 2019 qu'il a achevé de les fédérer en créant son Mouvement coeurs unis (MCU).
Le début de son deuxième mandat avait été tout aussi fragile, notamment lorsqu'une coalition rebelle a marché sur Bangui pour le renverser et n'a échoué que grâce à l'intervention des paramilitaires russes de Wagner.
M. Touadéra poursuit depuis ses tentatives de désarmement des groupes armés. Deux des principales factions rebelles ont ratifié en avril dernier un accord de paix avec le gouvernement et une troisième leur a emboîté le pas en novembre. Des accords qui restent fragiles, de nombreux autres n'ayant pas tenu par le passé.
Lors d'un discours à l'occasion de la fête nationale le 1er décembre, le président Touadéra a salué "une paix revenue, fragile mais réelle".
Animal politique
Avant que les Wagner ne fassent régner la loi dans la capitale centrafricaine ou dans les régions riches en minerais, M. Touadéra, natif de Damara, à 60 km au nord de Bangui, jouissait d'une certaine popularité dans la communauté internationale, ayant courageusement pris la tête d'un État en faillite, ravagé par la guerre.
Mais s'estimant "abandonné", il a fini par se tourner vers Moscou et se muer en animal politique, soulignent plusieurs experts de la région.
Son camp plaide que la communauté internationale ne lui a pas laissé le choix, l'ONU lui ayant imposé un embargo sévère sur les armes - levé depuis, en juillet 2024- alors que les rebelles se fournissent aisément dans la région.
Le départ des derniers éléments de l'opération Sangaris en décembre 2022 avait mis fin au soutien militaire français en Centrafrique.
Les relations un temps tendues avec la France - ancien pays colonisateur, jusqu'à l'indépendance en 1960 - se sont apaisées. Une feuille de route visant à établir un "partenariat constructif" entre les deux États a été signée à Paris en avril 2024.
Tour à tour impassible et souriant, M. Touadéra manie la dualité comme une arme politique.
Martelant le principe de la "main tendue" comme un credo, il se pose en rassembleur. Mais il n'a jamais concrétisé sa promesse de tenir un dialogue politique avant les élections du 28 décembre, qu'une partie de l'opposition a en conséquence décidé de boycotter.
"Sa marque de gouvernance est de dire oui à tout le monde sans trancher publiquement", note ainsi Charles Bouessel, consultant pour l'ONG International Crisis Group (ICG).










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