
Une charnière centrale dépassée
Le néo-Colchonero et ses coéquipiers auraient pu mener dès les premières minutes sur un contre, si ce n’était l’intervention décisive de Yassine Bouno. Une action qui donnera le ton, puisque la défense de l’équipe nationale s’est fait transpercer à maintes reprises. Le but égalisateur de Louis Mafouta (25’) en est le parfait exemple. Parti en profondeur à la limite du hors-jeu, il a laissé sur place une charnière centrale expérimentale et sans repères, composée de Samy Mmaee et Zouhair Feddal. Manque d’automatisme ou concentration en berne, l’axe défensif marocain n’a pas été à la hauteur. Dépassée par les évènements, la défense a certainement pâti du décalage de Romain Saiss sur le couloir gauche. Dans la défense à quatre concoctée par Halillodzic, le gaucher de Wolverhampton a occupé une position hybride, entre latéral à la perte du ballon et défenseur axial gauche à la récupération.
Un milieu de terrain peu complémentaire
Avec trois défenseurs centraux, les transitions offensives adverses ont été difficiles à canaliser, notamment sur la largeur. Achaque fois que Mmaee se décalait sur sa droite pour compenser les montées de Mezraoui, la défense à trois s’étirait offrant des solutions en profondeur, comme en atteste le penalty injustement oublié pour les Centrafricains en seconde mitemps. D’ailleurs, avec seulement 38% de possession, les hommes de François Zahoui ont tout de même réussi à trouver quatre fois le carde de Bouno en sept tirs. La faute non seulement à une défense aux abois mais aussi à un double pivot de milieu défensif peu complémentaire. Autant dans le 2 du 4- 2-3-1,Amrabat a fait ce qu’ils avait faire, en matière de récupération (9) et d’interceptions (9), autant Taarabt est paru déboussolé en phase défensive. Pour preuve, il a récupéré et intercepté deux fois moins de ballons que son binôme. Les performances inégales des milieux défensifs marocains ont exposé l’axe central et mis en danger la défense.
Un arbitrage médiocre
En somme, si l’équipe nationale a assuré l’essentiel, elle n’a pas été très rassurante à cause de lignes distendues et d’un bloc défensif tout sauf compact (voir capture). La structure dans son ensemble fut déficiente. A la perte du ballon, il y avait trop d’espace entre les lignes et entre des joueurs qui n’ont eu de cesse de permuter et s’éparpiller sur le terrain. Et pour tout vous dire, le Maroc aurait pu être puni dans de plus grandes proportions sans la piètre prestation du corps arbitral qui a, à la fois, accordé un penalty inexistant au Maroc et en a refusé un flagrant à la République centrafricaine. Sans oublier les multiples erreurs sur les hors-jeu, en faveur de l’équipe nationale. Le score final est loin d’être le reflet d’une opposition qui a autant mis en lumière les lacunes que les points forts de l’équipe nationale.
Chady Chaabi