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Contacté à ce propos, Moussaoui Ajlaoui, expert associé à Ames-Center, nous a déclaré qu'il s'agit d'«un changement important et radical dans les rapports de force dans la région et dans le processus de reconnaissance de la marocanité du Sahara». Selon lui, cette reconnaissance n’est pas fortuite, mais elle est l’aboutissement d'années de concertation entre les deux pays et notamment «depuis mai 2019 et la démission de l'envoyé de l'ONU au Sahara, Horst Kohler».
Notre interlocuteur a mis en avant le fait que cette reconnaissance «historique» intervient dans un contexte international caractérisé par la décision de plusieurs pays d'ouvrir des consulats dans les provinces du Sud du Maroc. «Il ne faut pas dissocier cette reconnaissance de ce qui s'est passé récemment à El Guerguarat et de la fin de la fumisterie des territoires libérés à cor et à cri par le Polisario», a-t-il expliqué.
Pour rappel, le Maroc est intervenu en novembre dernier pour mettre fin à l'obstruction de la circulation civile et commerciale au niveau de ce poste-frontière par des miliciens séparatistes avec l’assentiment de l’Algérie. «La reconnaissance a une dimension historique et stratégique importante sur le long terme. Car elle émane d’un Etat qui est membre permanent du Conseil de sécurité et qui élabore les drafts des résolutions sur le Sahara au sein de cette instance onusienne. La décision prise par les EtatsUnis changera définitivement la donne dans cette région et aura des conséquences géopolitiques importantes», a encore précisé ce chercheur spécialiste des questions africaines et sahariennes, soulignant qu’il y a «une tendance internationale générale allant dans le sens de la reconnaissance de la pleine et entière souveraineté du Maroc sur le Sahara»
Moussaoui Ajaloui a, par ailleurs, mis en lumière une information qui est passée inaperçue dans la presse marocaine et les médias de l’Algérie et des séparatistes. Il s’agit de l’accord de pêche signé récemment entre le Maroc et la Russie et qui s’applique également dans les eaux territoriales des provinces du Sud du Maroc. Il convient de signaler, par ailleurs, que dans un article publié sur son portail, le quotidien espagnol El Pais a affirmé que «les Etats-Unis sont en ce moment le seul pays occidental à reconnaître la souveraineté du Royaume du Maroc sur le Sahara (…). La décision de Trump représente un changement radical de la politique de Washington concernant le Sahara (...). Il appartient maintenant au président élu Joe Biden de décider s'il convient d'annuler la décision une fois qu'il aura pris le pouvoir».
«Je ne pense pas que l'administration de Joe Biden reviendra sur cette décision après son entrée en fonction en janvier, bien que les lobbies qui soutiennent l'Algérie et ses pantins séparatistes tenteront de faire pression sur l'administration démocrate pour qu'elle change de position. Mais je ne pense pas que rien ne changera quoi que ce soit», a estimé Moussaoui Ajlaoui à ce propos.
Il s’est également inscrit en faux contre l’assertion colportée par certains esprits chagrins concernant la position du Maroc relatif à la cause palestinienne. «Il ne s'agit nullement d'un quelconque deal puisque la position marocaine envers la question palestinienne repose sur des constantes», a rétorqué Moussaoui Ajaloui, relevant que le Souverain a affirmé dans un appel téléphonique avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abass, que la position du Maroc concernant la cause palestinienne «demeure inchangée» et que «le Maroc place toujours la question palestinienne au même rang de la question du Sahara marocain et que l’action du Royaume pour consacrer sa marocanité ne se fera jamais, ni aujourd’hui ni dans l’avenir, au détriment de la lutte du peuple palestinien pour ses droits légitimes».
S.M le Roi a également indiqué dans cet entretien téléphonique que «le Maroc soutient la solution à deux Etats et que les négociations entre les parties palestinienne et israélienne sont la seule voie pour parvenir à une solution définitive, durable et globale à ce conflit».
Mourad Tabet