Des faits établis et un présumé coupable qui court toujours
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Les faits remontent au 9 juillet courant, lorsqu’un enfant âgé à peine de 10 ans a été la proie d’un délinquant sexuel à Douar Bros (Sidi Slimane). Un certificat médical délivré par les services compétents a attesté de la véracité des faits et une plainte a été adressée, de ce fait, au procureur général du Roi près la Cour d’appel de Kénitra.
Pourtant, neuf jours après ladite agression, le présumé coupable court toujours, loin de toute poursuite judiciaire, même si toute la procédure requise dans les circonstances pareilles à été respectée. Pour Jaouad Al Khanni, président de LMCDH, le laxisme des gendarmes est inacceptable, voire inconcevable vu qu’il y a un enfant violé et une plainte déposée. «L’innocence d’un enfant a été bafouée n’est-ce pas suffisant?», s’est-il insurgé, avant d’ajouter que c’est la raison pour laquelle la Ligue s’est trouvée contrainte de contacter la direction régionale de la Gendarmerie Royale de Sidi Kacem afin de diligenter une enquête sur les faits et prendre les mesures qui s’imposent.
M. El Khanni s’est dit désolé qu’une telle affaire soit traitée de la sorte, d’autant que plusieurs affaires de pédophilie ont été signalées dans la région. Un communiqué de la Ligue a sollicité un suivi psychologique pour l’enfant victime et sa protection physique.
Certes, il ne s’agit pas d’une affaire de coups et blessures qui auraient provoqué l’intervention urgente des forces de l’ordre. Mais il est question d’un genre de plaies qui demeurent béantes à vie et dont les séquelles psychologiques résistent à toute thérapie
Cette affaire est d’une grande délicatesse et touche malgré l’activisme du mouvement associatif, un sujet encore tabou dans notre société. Cela demeure du domaine du «non-dit». Plusieurs associations n’ont en effet eu de cesse de dénoncer les viols de mineurs et en ont fait leur cheval de bataille. Leurs efforts commencent à donner des fruits. Est encore présente dans les esprits l’affaire du ressortissant espagnol condamné par la Cour d’appel de Kénitra à 30 ans de prison ferme pour abus sexuels sur des mineurs. C’est un cas d’école certes, mais le chemin est encore long. Appel est lancé aux familles des victimes pour ne plus se murer dans le silence et aux autorités compétentes afin qu’elles s’acquittent dignement de leur mission. La protection de l’enfance est au-dessus de tout. «Plus jamais ça»!