Et pourtant, on s’était résigné à dérégler nos montres en y ajoutant 60 bonnes minutes. C’était avant que notre honorable gouvernement ne saisisse l’occasion de la tenue d’une réunion d’une importance extrême pour débattre grave de ce sujet combien épineux. Ce ne sera pas en mars, mais en avril prochain. Mais c’est quoi la différence au fait ? A moins que l’improvisation ne soit un art à part.
Le dernier dimanche d’avril donc, il sera 3 heures quand il sera 2 heures. Pas pour longtemps, puisqu’on sera dans l’obligation de retrancher les mêmes 60 minutes une fois que le Ramadan aura pointé du nez. Et une fois que le mois sacré nous aura quittés, là, il va falloir rajouter les fameuses 60 minutes que l’on devra retrancher quelques jours plus tard, en septembre. Sacrée gymnastique !
Il ne faut cependant pas s’en offusquer outre mesure : le problème est ailleurs. Qu’est-ce qu’une heure de plus ou de moins quand il y en a qui tentent de vous ramener des siècles en arrière ?
Il est quelle heure, à propos, chez ce ministre anti-festivals ou chez cet édile anti-artiste et de surcroît vulgaire et misogyne ? Il est quelle heure dans la montre de ces redresseurs de torts improvisés en bandes qu’ils baptisent commissions (brigades plutôt) populaires ?
Et puis, il n’y a qu’à se représenter le drame de cette pauvre enfant kidnappée et violée et que l’on a obligée d’épouser son agresseur.
Qui aurait parlé de la petite Amina si elle ne s’était pas donné la mort pour échapper à toute cette injustice ?
Dans le cas d’espèce, c’est toute une société qui serait atteinte du syndrome de Stokholm.
Qu’est-ce qu’une heure de plus ou de moins quand on est en retard d’une guerre ? Au moins…