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L’allègement des restrictions et autres mesures préventives consenti par le gouvernement, le 15 juin dernier, a véhiculé un message erroné. A savoir que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, et que le pire est à conjuguer désormais au passé. Certes, la levée des restrictions commence doucement mais sûrement à porter ses fruits, économiquement parlant, comme l’a rappelé la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) : “La décision des pouvoirs publics de procéder à des actions d’assouplissement plus prononcées, profite particulièrement à certains secteurs vitaux, comme le tourisme et les transports”. Mais le revers de la médaille n’a pas tardé à pointer le bout de son nez.
Un taux de positivité de 10,92%
Car du point de vue sanitaire, la situation se dégrade à vitesse grand V. 2.571 nouveaux cas Covid+ ont été recensés jeudi, avec un taux de positivité qui atteint les 10,92%. Soit l’un des taux les plus élevés jamais enregistrés dans le Royaume. Si l’on ajoute à cela les 14 nouvelles victimes et les 80 nouveaux cas sévères ou critiques admis dans les services de santé dédiés au Sars-Cov2, entre mercredi et jeudi, il y a peu de doute sur la tournure que prennent les évènements. Le nouveau coronavirus se propage comme une traînée de poudre, particulièrement dans la région de Casablanca. Principalement à cause du variant Delta, le plus contagieux de tous.
A la lumière de ces éléments, il est difficile d'interpréter et de décrypter la position du gouvernement sur le sujet. D’une part, le chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, regrette “la situation épidémique liée au nouveau coronavirus qui se veut inquiétante, vu la hausse du nombre des cas de contamination au pays, dont les cas critiques”. Mais de l’autre, rien n’est fait pour stopper l'hémorragie. En fin excepté la prière de l'Aïd Al Adha qui ne sera pas accomplie dans les moussalas et les mosquées (voir encadré). Bien que cette mesure évitera des contaminations, elle ne résoudra pas le problème pour autant. Il est difficile de croire que le virus est plus actif dans les mosquées que dans les transports publics, les plages, les cafés, restaurants et autres souks, où les mesures préventives et autres gestes barrières ne sont plus que de lointains souvenirs.
Les 35-39 ans favorables à la vaccination
Heureusement, il y a quelques motifs de satisfaction en cette période très incertaine. Si les 40 ans et plus sont méfiants vis-à-vis du vaccin, c’est beaucoup moins le cas des 35-39 ans. Une population ciblée par la campagne de vaccination nationale estimée à 2,3 millions, selon le HCP. Elle ferait montre d’un véritable engouement. De toute façon, il n’en faudra pas moins pour maîtriser une épidémie qui n’a que trop duré. Même si l’espoir d’une sortie de crise paraît de plus en plus lointain. Et pour cause, le Comité d'urgence de l'OMS a mis en garde, ce jeudi, contre la «forte probabilité» de l'émergence de nouveaux variants du coronavirus, «possiblement plus dangereux». Une éventualité qui fait froid dans le dos et hérisse le poil tant elle pourrait avoir l’effet d’un coup de grâce.
Mais pour le moment, l'OMS ne répertorie que quatre variants dans la case ‘’inquiétant” : Alpha, Bêta, Gamma et Delta. Il semblerait même que le variant Delta, beaucoup plus contagieux que les autres, se montre un peu plus résistant aux vaccins même si ceux-ci continuent à bien protéger des formes les plus graves de Covid-19 et des décès. Mais qui sait, peut-être qu’à l’instar des héros des films d’horreur, ont finira par venir à bout de la bête ou du virus pour le coup.