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Une belle lueur d’ espoir

L’Agence américaine du médicament aurait imposé deux mois de recul pour le dépôt d’une demande d’autorisation d’urgence


Chady Chaabi
Mardi 10 Novembre 2020

Après des mois à broyer du noir, la journée de lundi a injecté dans nos vies une belle lueur d’espoir en cette période de pandémie. En effet, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a présidé une séance de travail consacrée à la stratégie de vaccination contre le nouveau coronavirus. Selon le communiqué du Cabinet Royal (voir page 2), le Souverain a donné ses orientations en vue du lancement d’une opération massive de vaccination contre la Covid-19, laquelle devrait commencer en décembre et durer quelques mois. S’il est certain que la priorité de cette campagne sera logiquement accordée au personnel de la santé, aux autorités publiques ou encore aux forces de sécurité et autre personnel de l’éducation nationale, sans oublier les personnes âgées ou vulnérables, en revanche, aucun détail concernant l’origine du vaccin en question n’a filtré. Il y aurait de fortes chances qu’il s’agisse du vaccin chinois de Sinopharm. Rappelons qu’une partie de ces essais de phase 3 ont eu lieu au Maroc. 600 volontaires y auraient participé et dans l’Empire du milieu, plusieurs milliers de citoyens en auraient reçu des doses. Mais de là à affirmer avec certitude que le vaccin chinois, promis au Maroc à hauteur de 10 millions de doses avant fin 2020, sera la star de la campagne de vaccination, il y a un pas que l’on se gardera de franchir. Et pour cause, le Maroc a également signé un contrat avec le groupe pharmaceutique Astra Zeneca pour la fourniture d’une vingtaine de millions de doses, même si les essais cliniques de ce dernier seraient moins concluants puisqu’un patient est décédé au Brésil. A cela, on pourrait également ajouter les pourparlers toujours en cours, avec plusieurs autres candidats producteurs de vaccins, parmi lesquels on retrouve celui dont tout le monde parle depuis lundi, le vaccin candidat de Pfizer. «Un grand jour pour la science et l’humanité», c’est ainsi qu’Albert Bourla, PDG de la société pharmaceutique américaine, fondée en 1849, a annoncé que son vaccin candidat était efficace à 90%. «Le premier ensemble de résultats de notre essai de vaccin Covid-19 de phase 3 fournit la preuve initiale de la capacité de notre vaccin à prévenir la Covid-19. Plus de huit mois après le début de la pire pandémie en plus d’un siècle, nous pensons que cette étape représente un pas en avant significatif pour le monde dans notre bataille contre le coronavirus», poursuit-il dans un communiqué. Développé en collaboration avec les Allemands de BioNTech, ce vaccin a suscité l’espoir du directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus. «Nous saluons les nouvelles encourageantes en matière de vaccin provenant de Pfizer & BioNTech et saluons tous les scientifiques et partenaires dans le monde qui développent de nouveaux outils sûrs et efficaces pour vaincre la Covid-19», at-il tweeté. Pour certains immunologues comme Alain Fischer cité dans les colonnes de «Libération» : «C’est une bonne nouvelle, mais il faut rester prudent en l’attente de nouvelles données». En tout cas, une chose est sûre, ce n’est pas demain la veille que le vaccin sera commercialisé. Pour plusieurs raisons. D’abord car l’Agence américaine du médicament aurait imposé deux mois de recul, au moins, après la dernière injection pour le dépôt d’une demande d’autorisation d’urgence. Soit d’ici à la troisième semaine de novembre. Ensuite, la consolidation des résultats demeure impérative pour affiner les connaissances en rapport avec le vaccin candidat et pouvoir ainsi éclairer certaines zones d’ombre et savoir si les personnes âgées seront aussi bien protégées que les autres. Ou encore qu’elle sera sa sécurité sur le long terme ? Et surtout combien de temps durera la protection ? En clair, de multiples questions demeurent sans réponses pour le moment. Et si l’on devait souligner quelques points faibles, on pourrait pointer la quantité de vaccins produite qui risque d’être en deçà de la demande, ou encore la technologie utilisée pour le vaccin Pfizer et BioNTech. Elle n’aurait jamais été utilisée à ce jour. Cela se traduit par un immense défi logistique puisque la solution devra être stockée à -80 c. 


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