Une session de rattrapage que vient de passer le gouvernement.
Cette fois, il a bien compris que râler ne veut point dire avoir raison! D’où la sortie médiatique du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, suivant laquelle le gouvernement nie tout simplement la paternité de la copie du projet de loi organique sur la grève, information relayée par la presse. Le gouvernement, a-t-il souligné, jeudi dernier, n'a pas procédé à l'élaboration du projet de loi sur la grève et le document largement relayé est tout simplement “faux”.
Qui dit mieux? Toujours lui, bien évidemment, qui excelle en matière de désinformation : «Le gouvernement est surpris que ce document soit attribué à l'Exécutif». Téléphoné, dirait l’autre. Voyant que l’étau se resserre autour de sa politique impopulaire, le chef du gouvernement ne trouve pas d’issue à part se désengager de ce projet, tant qu’il ne l’avait pas officiellement annoncé. Sinon, tout le monde sait que le communiqué des trois centrales syndicales, publié mercredi dernier, soit un jour avant la déclaration d’El Khalfi, stipule le « retrait de toutes les propositions de loi concernant directement la classe laborieuse ».
Ceci explique donc cela. Pour atténuer toute tension, le ministre de la Communication n’omet pas de lancer le message avant de conclure : «Le projet de loi organique sur la grève a été inséré dans le plan législatif du gouvernement, en réponse aux revendications et attentes des acteurs économiques et sociaux …» et que la question du droit de grève ne peut être traitée que dans le cadre d'une méthodologie participative engageant l'ensemble des partenaires. Conséquence : la loi doit tenir compte de l'intérêt général du pays et des intérêts communs de tous les acteurs. Voilà un porte-parole du gouvernement qui a bien appris la leçon, et qui commence à répéter les termes même du communiqué de la CDT, la FDT et de l’UMT !
Une autre sortie se désengageant du texte relayé, est celle du département de l'Emploi et des Affaires sociales qui indique que le document préparé n'a fait l'objet jusqu'ici d'aucune réunion ou examen avec les autres instances gouvernementales concernées. Tant mieux, un texte de retiré, une bataille de gagnée pour les travailleurs.