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Quant à la dette publique, elle a également explosé en 2021 «à cause d’un vaste programme de rachat de créances d’une valeur excédant les 15,3 milliards de dollars par le Trésor», souligne la Banque mondiale, avant de préciser qu’il s’agit de rachat de dettes des entreprises publiques en difficulté envers les banques publiques, en échange d’obligations du Trésor». «Cette politique a augmenté la dette publique qui représentait 49,8% du PIB en 2020, de 12,9% entre fin 2020 et fin juillet 2021», lit-on dans ledit rapport, intitulé: «Rapport de suivi de la situation économique: redresser l’économie algérienne après la pandémie».
S’agissant des perspectives économiques, les analystes de la BM ont expliqué que «la dépendance de l’Algérie à l’égard des revenus des hydrocarbures, l’apparition de nouveaux variants de la Covid-19 et le rythme des efforts de réformes annoncées restent les principales sources de risques». «En l’absence d’une mise en œuvre rapide de l’agenda de réforme, la reprise sera fragile et les soldes budgétaire et extérieur se détérioreront à moyen terme», ont-ils mis en garde.
Il faut dire que la conjoncture algérienne était déjà usée par une succession de chocs défavorables depuis 2014, renforçant les perspectives incertaines et difficiles et la pandémie n’a fait qu'exacerber les facteurs de vulnérabilité économique préexistants. Aujourd'hui, le pays connaît une crise politique et économique sans précédent avec un régime impopulaire confronté à une grogne sociale consécutive à une dépréciation du dinar, une inflation galopante, une dégradation du pouvoir d'achat et à la faillite de milliers d'entreprises. La situation économique en Algérie qui ne cesse donc de s’obscurcir n’échappe à personne à l’exception, comme par miracle, des dirigeants algériens qui se réfugient dans une propagande délirante pour détourner l'attention sur les problèmes internes du pays. Le peuple, lui, pour son malheur, subit la crise au quotidien.
Une fois encore, l’Agence de presse officielle (APS), bras médiatique du régime algérien, n’a pas manqué d’accomplir son devoir premier, celui de dénigrer toute institution ou organisation internationale qui pointe du doigt les défaillances du système militaro-politique, tout en impliquant le Royaume du Maroc dans tous les maux du pays. Et la Banque mondiale ne pouvait tout simplement pas échapper à une nouvelle campagne de diabolisation et de désinformation qui dépeint, de manière explicite et formelle, la nature du régime politico-militaire algérien, fondé sur la propagande mensongère et trompeuse. «Le dernier rapport de la Banque mondiale sur l'Algérie dénote une forte tendance à voir l'Algérie en noir», lit-on dans une dépêche de l’APS, qui évoque «un rapport sans aucune valeur, qui n'a rien de financier, visiblement rédigé sur instigation de certaines parties connues pour leur hostilité à l'Algérie».
«C’est du jamais-vu», pour le journaliste et opposant algérien Abdou Semmar, exilé à Paris. «Le régime algérien a diffamé et dénigré outrageusement des experts reconnus mondialement pour leur compétence et leur niveau d’expertise en sciences économiques à la suite de la publication dudit rapport qui dévoile les énormes insuffisances et lacunes de la politique de gestion économique mise en oeuvre par le régime Tebboune», explique-t-il.
«Dans une dépêche profondément immorale, l’APS a affirmé que la Banque mondiale qui est supposée être une institution internationale chargée entre autres d’élaborer des rapports financiers et économiques ainsi que des analyses objectives sur la base d’indicateurs fiables et crédibles, s’en est pris de manière maladroite et gratuite à l’Algérie», souligne Abdou Semmar. Et d’ajouter : «Sauf que la Banque mondiale n’a jamais émis le moindre jugement de valeur qui serait dévastateur pour la réputation de l’Algérie. Au contraire, dans ce rapport, ces spécialistes expliquent, décryptent, analysent et conseillent le gouvernement algérien». Le journaliste algérien précise également que «le régime algérien n’accepte pas la vérité, ne tolère pas la critique et refuse qu’un organisme international échappant à son contrôle dévoile la vérité sur ses bilans médiocres».
«Il a ainsi accusé cette institution financière internationale de rouler pour le lobby marocain qui veut salir l’image de l’Algérie», estime-t-il. «Même les régimes les plus totalitaires et les plus isolés n’ont pas produit un discours aussi absurde, stupide et enfantin», martèle l’opposant algérien. «Comment peut-on imaginer une institution internationale basée à Washington œuvrer pour déstabiliser un pays sous-développé encore déconnecté de la modernité ? Quel esprit étourdi peut avaler une telle couleuvre ?», se demande-t-il, avant de souligner que «ce rapport a été essentiellement chapeauté par Cyril Desponts, un consultant en économie et politiques publiques qui est titulaire de plusieurs Masters de la London School of Economics, l’une des meilleures universités britanniques». «Parmi les auteurs de ce rapport de la Banque mondiale, nous retrouvons aussi l’Algérienne Amel Henider qui a travaillé au sein de plusieurs organismes gouvernementaux algériens avant de rejoindre la BM comme consultante. Nous retrouvons également Dan Pavelesku qui jouit de 8 ans d’expérience dans l’analyse statistique, la modélisation économétrique, la finance sociale, l’évaluation des risques et les études de divers pays et régions du monde», note Abdou Semmar. «Du jour au lendemain, le régime algérien décide de dépêcher un petit plumitif qui n’a vraisemblablement jamais lu un seul livre d’économie pour s’en prendre à des experts de haut niveau, les insulter et mettre en cause leur probité intellectuelle», s’exclame-t-il.
De son côté, l’expert algérien Hadi Makboul explique que «le fait d’évoquer la question de la pauvreté et du niveau de vie des ménages nous interroge sur son évolution, ses enjeux et ses conséquences sur la société algérienne où des pans entiers sombrent de plus en plus dans une extrême pauvreté fragilisant ainsi les ménages algériens et remettant en cause le contrat social qui les lie à leurs institutions». «Concentrée initialement en zones rurales avec 1,6 million à 8 millions de pauvres, la notion de pauvreté en nette augmentation malgré son ampleur visible et inquiétante n’a pas été sérieusement évaluée ni prise en charge», ajoute-t-il. «Les différentes enquêtes réalisées par le Ceneap ont mis en évidence les grandes tendances liées à la précarité des ménages et confirmé la détérioration du modèle de consommation nationale pour les catégories démunies entraînant une dégradation du niveau de vie d’une grande partie de la population et la faiblesse des dispositifs de protection sociale mis en place», précise l’expert algérien.
De son côté, l'écrivain-journaliste Talaâ Saoud Al Atlassi a souligné, dans un article relayé par la MAP, que «les manœuvres fallacieuses anti-marocaines ourdies par le régime algérien montrent que l'hostilité envers le Maroc est érigée en doctrine d'Etat à Alger».
«La campagne calomnieuse et les attaques mensongères menées via les médias et les canaux diplomatiques du régime algérien contre le Maroc sont la preuve que l'hostilité et la rancune sont érigées en doctrine d’Etat à Alger», estime-t-il. Et d'ajouter que «cette rancune tenace envers le Maroc est vaine et ne pourra jamais nuire au Royaume. En revanche, sa nuisance au peuple algérien est certaine car elle l’empêche de tirer bon parti d'un soutien fort, naturel et historique qui est le Maroc comme cela a été par le passé et qui est encore plus disposé à apporter son soutien à l'avenir».
Pour Saoud Al Atlassi, «le régime algérien qui s'arroge tous les pouvoirs en Algérie n'a en sa possession que des médias dont il est la première victime, une diplomatie inefficace et une économie moribonde», indiquant que «ce régime en faillite dont le talon d'Achille est sa perte de la confiance populaire, ne peut même garantir au citoyen algérien l'accès aux produits alimentaires les plus élémentaires».
L'écrivain-journaliste marocain note également «les millions de dollars gaspillés par le régime algérien à l'intérieur et à l'extérieur du pays pour financer de vaines cabales médiatiques contre le Maroc, un Royaume bien ancré dans son positionnement et utile, de par sa géographie, pour lui-même et pour les autres». «La crédibilité de la presse ne s'achète pas mais s'affirme grâce à la vérité», assure-t-il.
Talaâ Saoud Al Atlassi relève, sur ce registre, que les dépêches diffusées par l'agence algérienne de presse sur le Maroc sont dans leur grande majorité des fake news. «Des millions de dollars gaspillés, de l'argent jeté par les fenêtres pour des fake news et de la propagande dans des supports médiatiques qui n'ont aucune crédibilité tant en Algérie qu'à l'étranger», conclut-il.
Mehdi Ouassat