Un point de vue pas comme les autres : Enfin la fin de la guerre à Gaza après deux années de génocide


Abdelhafid Oualalou
Dimanche 19 Octobre 2025

Le plan Trump de 20 points signé par Israël et le Hamas après deux années de massacres des populations palestiniennes par des bombardements quotidiens depuis le 8 octobre 2023 est en voie d'application effective. Espérons qu’il mettra fin à cette guerre qui a détruit 90% de cette bande de quelques kilomètres carrés et fait des milliers de morts.
Du point de vue géopolitique, la nouvelle carte du Moyen-Orient, promue par le président Trump, ne peut se dessiner à nouveau sans la reconnaissance des droits légitimes des Palestiniens et la fin de l'occupation israélienne 
Pour le président Trump, cet accord signifie la fin de cette guerre mais pour Netanyahu, le plus important est la libération des 20 otages israéliens vivants et le désarmement du mouvement Hamas. Alors que pour les Palestiniens gazaouis qui ont échappé à la mort et aux bombardements israéliens, c’est de vivre en paix à Gaza et le refus de leur expulsion par la force hors Gaza à laquelle ils sont attachés.

Ce lundi 13 octobre 2025 est une journée historique pour le peuple palestinien et les Gazaouis, une joie sans précédent suite à l'application de l'accord entre Israël et le Hamas pour mettre fin à l'agression israélienne et au génocide vécu depuis octobre 2023.

Le matin de ce lundi a été marqué par la libération de 20 otages israéliens,  de 154 prisonniers palestiniens qui ont passé plusieurs années en prison et de près de 2000 prisonniers gazaouis.

Ce lundi a vu la visite du président Trump à la Knesset en tant qu’architecte de cet accord conclu grâce à des pressions politiques sur Netanyahu par plusieurs pays arabes et européens. Malheureusement, ni Trump ni Netanyahu n'ont eu le courage d’aborder la solution des deux Etats comme issue politique durable du conflit au Moyen-Orient  en se focalisant uniquement sur la fin de la guerre à Gaza, qui a été réclamée par le monde entier et par les manifestations populaires partout même dans les grandes villes en Europe et aux USA.

Autre remarque de taille, qui avait dominé la conférence de paix de Charm Cheikh sous la présidence du président Trump et du président égyptien Sissi, est l'absence du président palestinien Mahmoud Abbas qui est le premier concerné par ce conflit et qui sera appelé à gérer Gaza qui fait partie intégrante de la Palestine. Autres absents la Syrie et le Liban sans oublier la Russie et la Chine, membres permanents du Conseil de sécurité et puissances présentes et influentes au Moyen-Orient.

Par contre, d'autres pays non concernés directement par la question palestinienne étaient présents à ce congrès de paix aux côtés de plusieurs pays arabes de la région. On peut s’interroger sur l'absence du Maroc alors que SM le Roi Mohammed VI, président du comité Al Qods, avait offert plusieurs fois de l'aide humanitaire aux réfugiés palestiniens pendant la guerre à Gaza en plus de son soutien politique, économique et social aux Palestiniens de la Ville Sainte d’Al Qods durant des années.

Espérons que l'accord sera appliqué dans toutes ses étapes de reconstruction de Gaza, nécessitant un soutien financier de plusieurs centaines de milliards de dollars. Puis viendra le temps pour engager des négociations sérieuses concernant la solution politique durable basée sur la reconnaissance de l'Etat de Palestine avec Al Qods Charif comme capitale.

Du point de vue géopolitique, la nouvelle carte du Moyen-Orient promue par le président Trump, ne peut se dessiner à nouveau sans la reconnaissance des droits légitimes des Palestiniens et la fin de l'occupation israélienne. La grande question qui se pose est de savoir si la pression exercée par Trump sur Netanyahu est suffisante pour garantir l'application de l'accord dans toutes ses étapes.

Autre question qui dérange les Palestiniens eux-mêmes est la division interne qui exige  une normalisation entre les différentes composantes palestiniennes et une réforme de l’OLP et de ses instances représentatives. Ce qui aura un impact direct sur la gouvernance politique de Gaza par les Palestiniens sans ingérence étrangère dans un contexte mondial  marqué par le retour en force des USA et par la volonté du président Trump d'investir dans les grands projets de la mer Rouge et à Gaza une fois le nouvel Ordre mondial établi par la force militaire et l'argent des pays pétrodollars .

Par Abdelhafid Oualalou
Vice-président de l’Institut marocain des relations internationales IMRI et politologue


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