L’Etat marocain, en la personne de son chef de gouvernement, est tenu pour responsable de l’état de santé «critique» de l’étudiant détenu à Fès Mustapha Meziani. Entré en grève de la faim depuis le 3 juin, l’étudiant arrêté sur fond des affrontements survenus entre islamistes et basistes, en fin d’année universitaire au campus Dhar Mehraz, a été évacué vers le Centre hospitalier universitaire de Fès, dans un état comateux. Ce qu’on peut reprocher au gouvernement, c’est qu’aucun dialogue n’a été ouvert avec le détenu pour connaître ses revendications dont la réinscription à la Faculté des sciences à Fès.
Une commission constituée spécialement pour défendre le droit à la vie et l’intégrité physique de l’étudiant en question a tenu le gouvernement pour «responsable de cette situation et appelé toutes les composantes de la société à intervenir pour préserver le droit de ce jeune homme à la vie, conformément à l’article 20 de la Constitution de 2011», peut-on lire dans un communiqué rendu public dimanche.
La même source souligne la responsabilité du CHU et de la direction des prisons quant à la prise en charge médicale du détenu. «Nous ne pouvons admettre que le CHU livre des ordonnances au père du mis en cause, le détenu étant entre les mains de l’administration pénitentiaire, laquelle doit du coup le prendre totalement en charge», assure un membre de la commission.