Insensée, cette polémique autour de l’hydrochloroquine !

-
Driss Lachguar : Passerelle importante vers l’Afrique, la ville d’Agadir requiert un intérêt considérable
-
Le délai raisonnable pour statuer sur les affaires, un engagement constitutionnel en faveur des droits des justiciables
-
Mustafa El Ktiri : La récupération de Sidi Ifni, une étape majeure dans le processus de parachèvement de l’indépendance nationale
-
Débats entre experts dans la perspective de la tenue du 12ème Congrès de l’USFP
Dans un cas comme dans l’autre, les torts sont partagés entre commerçants et clients. De toute évidence, le coronavirus, dont pourtant 33% des cas sont recensés à Casablanca-Settat, n’effraie pas grand monde, tout comme la sévérité des contrôles mis en place ces derniers jours par les autorités. Le décalage entre la crise sanitaire et les comportements inconscients de certains demeure un mystère en ces temps où des gens se battent chaque jour pour survivre dans les hôpitaux du pays. D’ailleurs, mardi, en milieu de matinée, le ministère de la Santé a malheureusement annoncé 24 nouveaux cas Covid-19 et deux décès supplémentaires, portant le total des victimes à 202.
La bonne nouvelle est à chercher du côté des rémissions. Avec 67 nouvelles guérisons, le Maroc en est à 4.841 personnes pour qui le Covid-19 n’est plus qu’un mauvais souvenir, grâce notamment au protocole de soin à base d'hydroxychloroquine en association avec l'azythromycine, instauré depuis le 20 mars dernier. Pourtant, malgré ses résultats inespérés, de l’autre côté de la Méditerranée, une fronde s’est élevée contre ce traitement miracle pour les uns et dangereux pour les autres. Car si l’on en croit une étude publiée dans la revue scientifique médicale britannique The Lancet, le recours à la chloroquine ou à ses dérivés, comme l’hydroxychloroquine serait tout bonnement inefficace. Ce à quoi l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a réagi en décidant la suspension temporaire des essais cliniques réalisés à partir de l’hydroxychloroquine ou un de ses dérivés.
Mais pourquoi donc ? Selon le directeur général de l'OMS, le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus « les auteurs de l’étude publiée sur The Lancet ont rapporté que chez les patients recevant le médicament, lorsqu'il était utilisé seul ou avec un macrolide, le taux de mortalité était plus élevé». Une intrigante prise de position, alors que cette étude jugeant le recours à la chloroquine ou à ses dérivés, comme l’hydroxychloroquine inefficace, voire néfaste, n’a aucune valeur scientifique. D’abord, car ça n’a rien d’une étude ou d’un essai clinique. C’est plutôt une sorte d’analyse statistique. Il n’en fallait pas plus pour enclencher le gourou du Professeur Didier Raoult. « Les dernières études publiées sur l'hydroxychloroquine montrent une discordance entre les données observationnelles et les analyses rétrospectives de bases de dossiers de patients. A l'IHU, nous faisons confiance à la réalité, pas au big data mal maîtrisé ».
Implacables comme d’habitude, les arguments du Professeur Raoult sont étonnamment corroborés par le DG de l’OMS, celui-là même qui a interdit les essais cliniques. Non, ce n’est pas une hallucination, lors du même point de presse où il a annoncé l’arrêt des essais cliniques, il a également expliqué que les médicaments à base d’hydroxychloroquine et chloroquine sont acceptés comme généralement sans danger pour les patients atteints de maladies auto-immunes ou de paludisme. Cette étrange contradiction en dit long sur une organisation que beaucoup décrivent comme dépassée par la situation. Rappelons que l’OMS a pendant longtemps expliqué que le masque ne protégeait pas contre le coronavirus. On connaît tous la suite et notamment la volte-face de l’OMS toujours par le biais du Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, pour qui, du jour au lendemain, les masques étaient devenus salvateurs et capitaux pour lutter contre la pandémie. Bref, il ne faut pas être devin pour comprendre que l’OMS navigue à vue et encore moins pour juger de l’efficacité du traitement à l’hydroxychloroquine.