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Un allègement qui ne dit pas son nom

Un isolement chez-soi pour les cas positifs

Entre sept jours de force et sept autres de gré


C.E
Jeudi 8 Octobre 2020

Al’instar de plusieurs pays dans le monde, le Maroc semble s’affranchir en partie des recommandations de l’OMS au sujet du protocole sanitaire lié au cas Covid+. Pour l’organisation onusienne, la durée d’isolement doit être de quatorze jours. Mais selon les dernières informations circulant sur le sujet, la durée d’isolement au Maroc n’est plus que de sept jours pour les cas symptomatiques et peu symptomatiques. Une période de suivi médical au bout de laquelle le patient contaminé est considéré comme guéri sans avoir à passer par la case «test PCR ». Mais cela ne signifie pas pour autant qu’il recouvre l’entière liberté de ses mouvements. 7 jours supplémentaires d’isolement lui seront demandés sans pour autant lui être imposés.

Cette stratégie tranche avec la précédente. Au pic de l’épidémie, le ministère de la Santé déclarait la guérison d’un cas Covid+ dans le cas où étaient constatées une absence de fièvre pendant trois jours consécutifs et une amélioration du tableau clinique. Pour confirmer les constatations cliniques, le ministère de la Santé s’appuyait sur deux tests de diagnostic moléculaire négatifs, aux neuvième et dixième jours après l’infection. Si ces derniers n’étaient toujours pas négatifs, deux autres tests devaient être effectués les 14ème et 15ème jours. Aujourd’hui, les tests PCR sont passés à la trappe. L’adoption de cette nouvelle stratégie dans le cadre du protocole sanitaire Covid-19 n’est pas un gage de réussite ou d’échec. Ailleurs dans le monde, d’autres stratégies sont adoptées pour diverses fortunes. Par exemple en France, finie la quatorzaine. A Matignon, il a été décidé de raccourcir la période d’isolement pour les malades du Covid-19 et les cas contacts. Celle-ci passant de quatorze à sept jours. Prise début septembre, la décision de s’affranchir de la quatorzaine a été actée bien avant au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, où est préconisée une durée de confinement moindre de dix jours, après l’apparition des premiers symptômes

Raccourcir la durée d’isolement répond à une problématique économique avant tout. En effet, un individu isolé chez lui, c’est souvent un salarié qui ne peut plus travailler. Un indépendant dont les activités sont à l’arrêt. Ou plus rare, un enfant qui doit être gardé par ses parents. Donc, limiter l’impact économique de l’isolement passait inévitablement par son raccourcissement. Mais la nature de cet isolement diffère là aussi selon les pays. Si au Maroc, les autorités sanitaires recommandent désormais l’isolement volontaire, plusieurs pays, dont le Vietnam, l’imposent. Dans les faits, la personne diagnostiquée positive au nouveau coronavirus se retrouve en quarantaine dans des infrastructures mises en place par le gouvernement, tout comme les cas contacts. En revanche, les contacts des cas contacts ont l’obligation de se confiner à domicile. Et ce n’est pas tout. Puisque «ce suivi s’accompagne également d’une politique de dénonciation publique des individus fautifs et, le cas échéant, d’un emprisonnement immédiat», indique au quotidien français « Les Echos », Benoît de Tréglodé, de l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire et spécialiste du Vietnam

Par ailleurs, il existe une autre problématique. Une sorte de désaccord mondial sur le suivi des cas contacts. De manière générale, les salariés des services de santé locaux sont souvent chargés d’annoncer l’isolement au cas Covid+. C’est le cas au Maroc. Mais en France, ce sont plutôt les salariés de l’assurance-maladie qui endossent cette responsabilité. Pareil aux Etats-Unis. Sauf que dans le cas des USA, les employés des agences de santé n’auraient pu joindre qu’une fraction de leurs cibles, les autres ne répondant pas à l’appel, si l’on en croit une enquête de l’agence de presse Reuters. En Espagne, c’est l’armée qui prête main forte aux services de santé locaux, même s’il y a de la friture sur la ligne entre les militaires et les pouvoirs locaux.

Dans ce tableau où les réussites sont rares, il y a l’Afrique qui s’apparente à un rayon de lumière dans la pénombre. Aux Etats-Unis, l’Université Northeastern de Boston suit de près les différentes solutions mises en place à travers le monde pour lutter contre le Sars-Cov-2. Son jugement est sans équivoque : « Sans des pays comme l’Ethiopie, le Rwanda et Cuba, les agents de santé communautaires recherchent et identifient des cas contacts, tout en leur apportant des informations sur le Covid-19. (…) Certains pays d’Asie et d’Afrique ont eu plus de succès dans la lutte contre le Covid19 que les Etats-Unis ou l’Europe, car ils ont plus d’expérience dans la lutte contre d’autres épidémies, telles que le SRAS, le MERS, Ebola ou Zika. »

C.E


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