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Un acte manifestement prémédité


Hassan Bentaleb
Lundi 13 Septembre 2021

Des assaillants blancs de peau et lourdement équipés

Deux camionneurs marocains ont été tués et un autre blessé, samedi au Mali, par des hommes armés, a-t-on appris auprès de l'ambassade du Maroc à Bamako, ajoutant qu'un quatrième chauffeur a survécu à cette attaque. Détails. Que s’est-il passé ? Des assaillants cagoulés, portant des gilets pare-balles et disposant d’appareils de communication sans fil, ont tué samedi deux camionneurs marocains et blessé un autre, au niveau de la commune de Didiéni, située à environ 300 km de Bamako (Mali). A noter qu’un quatrième chauffeur a survécu à cette attaque. Les assaillants était cachés derrière des arbres au bord de la route et avaient quitté les lieux sans voler le moindre objet des victimes. A rappeler que les chauffeurs marocains se dirigeaient vers la capitale malienne à bord de camions transportant des marchandises. Faut-il accuser les Maliens d’avoir commis cette attaque ? « Nous avons de bonnes relations avec les Maliens et la situation sécuritaire est stable à l’inverse de ce que certaines sources propagent. Les Maliens éprouvent de l’affection et du respect pour les Marocains. Une importante population à Tombouctou d’origine marocaine considère les Marocains comme des frères», nous a indiqué une source sur place sous le seau de l’anonymat. Et de préciser : « Cependant, il existe des Arabes de l'Azawad qui ont trouvé refuge - après l’éclatement de la guerre dans le nord du pays - dans le sud algérien, précisément à Tindouf qui abrite aujourd’hui des mercenaires en provenance du Mali, de la Mauritanie et du Niger qui sont hostiles au Maroc et sont favorables aux thèses algériennes». S’agit-il d’un premier incident du genre ? Non, puisque depuis 2016, le ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération et celui des Transports avaient été saisis par les professionnels marocains du Transport international routier (TIR) entre le Maroc et les pays de l’Afrique de l’Ouest, ainsi que parla Fédération marocaine du transport routier et portuaire. Le but étant de les inciter à prendre, avec leurs homologues subsahariens, les mesures qui s’imposaient pour sécuriser le commerce routier transafricain qui reste primordial dans les échanges économiques entre les pays du continent. A rappeler que cinq camionneurs marocains avaient été attaqués et pris en otages par un groupe armé, avant d’être relâchés mais dépouillés. S’agit-il d’un acte prémédité ?«Au Mali, il y a des bandits, comme c’est le cas dans tous les pays du monde, dont l’objectif est de commettre des vols. Il y a également des groupes extrémistes et terroristes dans le Nord du pays qui ciblent surtout les Français qui sont kidnappés contre des rançons. Mais, la manière avec laquelle ont été tués les deux chauffeurs marocains révèle qu’il y a un plan prémédité. En effet, comment peut-on expliquer que des gens cagoulés portant des gilets pare-balles et des talkies-walkies, roulent avec des voitures 4*4, qui ont attendu le passage des deux camions marocains, peuvent commettre un tel acte et prendre la fuite après ? L’ensemble de ces éléments prouve une seule chose : le Maroc a été ciblé. L’objectif est de stopper les flux de commerce entre le Maroc et le Mali d’autant que notre pays domine le marché malien», nous a indiqué notre source. Pour d’autres, cette thèse demeure probable mais la situation reste confuse dans ce pays et il n'était pas établi dans l'immédiat si les assaillants étaient des jihadistes ou des bandits. Selon l’AFP, depuis le déclenchement de rébellions indépendantiste et jihadiste dans le Nord en 2012, le Mali est plongé dans une tourmente multiforme qui a fait des milliers de morts, dont de très nombreux civils, malgré le soutien de la communauté internationale et l'intervention des forces de l'ONU, françaises et africaines. L’AFP a indiqué, par ailleurs, que ces violences se sont entremêlées à des conflits intercommunautaires et à des attaques crapuleuses, en particulier dans le centre du pays, qui compte pour plus de la moitié des violences envers les civils, selon la division des droits de l'Homme de la Minusma. 


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