On a toujours pris cette assertion pour de l’argent comptant. Mais comment ne pas se laisser gagner par le doute quand on se voit infliger un triste spectacle qui dit tout le contraire ? Le comble, c’est quand c’est servi par un très très haut responsable et qui, le bouquet, fait de la religion son dada, usant de la référence islamique à tout bout de champ, avec ou sans raison.
Benkirane qui a crié, hurlé, juré, menacé … ce mercredi 8 Ramadan 1434, sous la Coupole, devant des conseillers qui ne savaient pas trop s’ils avaient affaire à un chef de gouvernement, à un dirigeant quelconque de quelque parti ou groupuscule, voire même à quelque quidam sans le moindre sens de responsabilité. Pauvre de nous autres, les téléspectateurs, qui avons choisi d’être par voie cathodique de «la fête». Nous avions beau nous frotter les yeux. Il s’agissait bel et bien de Si Abdelilah Benkirane, chef de gouvernement de son état, consacré, à ce qui paraît, par les urnes et la Loi suprême.
Il s’en est pris au président de la Chambre des conseillers qui dirigeait les débats et aux conseillers qui n’étaient pas de son bord en des termes pour le moins indignes. Genre : «Celui qui se risquerait à m’interrompre aura à le regretter» ou, à l’adresse du président de la Chambre :«Tu parles à un chef de gouvernement. Tu n’as pas le droit de m’adresser la parole». Le tout assorti de gestes aussi abondants que nerveux. Il va sans dire. Il est aux abois. Il devait sans doute avoir une tout autre idée de l’importance de la responsabilité qu’il a été appelé à assumer.
Un petit conseil cependant à ses amis et à ses proches, parce que gentils et philanthropes que nous sommes en ce mois de piété, nous ne pouvons pas être indifférents à son égard.
Epargnez-lui donc toute sortie publique pour le reste du Ramadan. Il aura ainsi plus de chance pour que son jeûne ne soit pas trop entaché.