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Trois stratèges pour une couronne

Mardi 8 Janvier 2019

Trois grands stratèges qui ont marqué de leur empreinte l’année 2018 du football africain partent sur la ligne de départ pratiquement à chances égales pour glaner le titre de Meilleur entraîneur 2018 à la cérémonie CAF Awards prévue mardi 8 janvier 2019 dans la capitale sénégalaise, Dakar.
Le Sénégalais Aliou Cissé, sélectionneur du Sénégal, le Français Hervé Renard, timonier du Maroc, et le Tunisien Mouine Chaâbani, coach de l’Espérance Sportive de Tunis ont été retenus parmi un grand nombre de prétendants pour disputer la finale qui permet de distribuer les places sur le podium.
Soit deux techniciens en charge de sélections qui ont tiré leur épingle du jeu lors de la Coupe du monde 2018, en Russie, et un jeune entraîneur qui a conduit son club à la victoire finale en Ligue des champions de la CAF Total, et ayant goûté aux saveurs de la Coupe du monde des clubs où son équipe a terminé à la 5e place.

*Aliou Cissé
Cœur de Lion


Le capitaine du Sénégal lors de l’épopée des “Lions” en 2002, Aliou Cissé a été nommé sélectionneur en mars 2015, suite à la mauvaise prestation de la sélection lors de la CAN 2015. A seulement 42 ans, Cissé a eu la lourde tâche de remettre le football sénégalais sur les rails. Sa mission: retourner à la CAN 2017; passer le premier tour et prendre part à la Coupe du monde de football qui fuit le Sénégal depuis son époque en tant que joueur.
Ce que l’enfant de Ziguinchor, où il est né le 24 mars 1976, va réussir avec brio. Un grand chelem lors des éliminatoires de la CAN 2017 (six matches, six victoires) : ce qui est inédit dans l’histoire du football du Sénégal.
Pour les éliminatoires de la Coupe du monde, il va aussi réussir à composter son ticket lors de l’avant-dernière journée à Polokwane. Au Mondial Russie 2018, il  remporte son premier match contre la Pologne, comme il l’avait fait 16 ans auparavant contre la France en tant que joueur. Il sera malheureusement recalé au premier tour au profit du Japon qui a bénéficié de la règle du fair-play. Cette élimination précoce du Sénégal au Mondial fut une pilule amère pour Cissé qui se voyait déjà en huitième de finale.
En bon sportif, il tourna la page et se remit au travail, ce qui lui a valu une qualification à la CAN 2019 dès l’avant-dernière journée des éliminatoires.
Le coach au Coeur de Lion qui a porté à deux reprises le Sénégal à la première place du classement FIFA des pays africains, a suffisamment d’arguments à faire valoir pour soulever le trophée de meilleur entraîneur de l’année devant son peuple, le 8 janvier à Dakar.

*Hervé Renard,
Le sorcier “noir”


Double vainqueur de la Coupe d'Afrique des nations à la tête de deux sélections différentes: la Zambie en 2012 et la Côte d'Ivoire en 2015, et premier coach à avoir réussi un tel exploit, le Français Hervé Renard illustre parfaitement l'expression "Nul n'est prophète en son pays".
En effet, dans la foulée d'une bien modeste carrière de joueur en France, ses débuts de technicien, toujours dans l'Hexagone furent tout autant discrets.
A partir du moment où il est promu sélectionneur de la Zambie, en 2008, "le Sorcier blanc" va se faire un nom sur le continent noir: Angola, Zambie de nouveau, Côte d'Ivoire, puis Maroc depuis 2016.
L'enfant d'Aix-les-Bains devient du coup une figure familière et attachante du paysage footballistique africain. Un leader incontournable quand il s'agit de pronostiquer les noms des favoris de chaque nouvelle Coupe des nations.
D'ailleurs, pour corroborer cette profonde immersion dans le sport-roi du continent, la Confédération africaine de football lui attribue par deux fois le titre d'entraîneur de l'année, en 2012 et 2015.
Le foot-trotter passe pour être un héros national en Zambie depuis le 12 février 2012, jour où les "Chipolopolos" ont brandi leur première CAN, au Gabon contre le favori ivoirien, vingt ans après le crash de l’avion qui a emporté la quasi-totalité de l’équipe nationale à 500 mètres au large des côtes gabonaises.
Le beau gosse de 50 ans écume les stades africains, du Nord au Sud. Après avoir longtemps roulé sa bosse en Afrique subsaharienne, il s'installe depuis 2016 au Maroc. A la tête des Lions de l'Atlas, il sort un beau Mondial 2018 dans une poule difficile (Espagne, Portugal et Iran). Et il faudra inévitablement compter avec ses hommes au prochain rendez-vous continental, en juin prochain.  

*Mouine Chaâbani
La surprise du chef


A vrai dire, personne n'attendait à pareille fête ce technicien jusque-là quasiment inconnu des sportifs du continent. Comme dans un conte de fées, l'adjoint de Khaled Ben Yahia, qui a qualifié l'Espérance Sportive de Tunis jusqu'au stade des demi-finales de la Ligue des champions de la CAF Total a vite gravi les échelons.
Le 10 octobre 2018, sa carrière bascule définitivement. Comme un pari, Hamdi Meddeb, le président du doyen des clubs tunisiens lui confie les clefs de l'équipe battue (1-0) en demi-finales à Luanda par Primeiro de Agosto. Khaled Ben Yahia claque la porte à la surprise générale. Un de ses adjoints prend le relais, mais n'a pour toute expérience qu'un bref passage en tant que head-coach au Club Sportif de Hammam-Lif, un club de la banlieue Sud de Tunis, et une carrière d'adjoint des entraîneurs qui se sont succédé à la tête du club de Bab Souika: Ammar Souayah, Faouzi Benzarti et Khaled Ben Yahia. Dans leur ombre, et à leur contact, il a sans doute beaucoup appris.
Le pari du patron sang et or va se révéler gagnant. Sous les ordres de l'ancien défenseur axial auteur d'une carrière de joueur à l'EST et au CSHL tout juste correcte, le club centenaire va voler de succès en succès. Il renverse le représentant angolais (4-2) en demi-finale retour. Et refait le coup en finale: défaite 3-1 au Caire, et victoire sensationnelle 3-0 à Radès, près de Tunis.
A 37 ans, l'enfant de Béja sera ainsi le plus jeune entraîneur vainqueur de la Ligue des champions de la CAF Total.
Certes, le réveil va s'avérer brutal au premier match de la Coupe du monde des clubs (défaite 3-0 contre les Emiratis d'Al-Aïn), engendrant un flot de critiques pour le coaching du jeune technicien. Mais la 5e place arrachée aux penalties aux dépens des Mexicains de Chivas Guadalajara épargne à ce technicien aussi humble que réaliste le sort généralement réservé aux jeunes techniciens du pays, c'est-à-dire une brutale éviction.


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