A 22 ans, Fatima Zohra, étudiante, veut bien contribuer à l’édification d’une société transparente et démocratique. Sa présence, samedi à Sidi Hrazem, en compagnie d’autres jeunes, à une rencontre initiée par Transparency Maroc n’a qu’un seul objectif : la conviction qu’il ne pourrait y avoir de réformes sans instauration des règles de transparence et sans droit d’accès aux informations.
C’est la deuxième rencontre du genre dans ce petit patelin. Les jeunes et moins jeunes conviennent que les citoyens ont besoin davantage d’informations, en la matière. Et il n’y a pas mieux que le chercheur et académicien Abdellah Harsi, professeur de droit et Fouad Zirari, cadre de Transparency, pour leur expliquer les contours du fléau de la corruption et ses ramifications et retombées sur l’édifice démocratique et le projet sociétal.
L’espace est ouvert et verdoyant. L’ambiance est bon enfant. Un groupe de gens, tous âges confondus, ont investi, ce samedi, une tente caïdale. Les tout petits s’emploient à dessiner méticuleusement le paysage environnant, sous la supervision d’animatrices de l’Association Soleil de Fès.
De telles rencontres sont initiées par cette organisation qui entend lutter contre la corruption dans le cadre d’un programme global, à Fès, Nador, Azilal et Kénitra... L’ONG marocaine est convaincue que la lutte passe aussi par la sensibilisation et l’éducation, et non seulement par les dénonciations et condamnations
La méthode est plus que primordiale. Si Fatima Zahra et ses collègues possèdent un niveau d’instruction leur permettant d’assimiler facilement le discours juridique et politique, d’autres en sont dépourvus. D’où l’adoption de l’approche de vulgarisation. Autant de concepts qui nécessitent un exercice de simplification, dans l’objectif de les rapprocher du grand public : corruption passive, corruption active, abus d’influence, détournement de deniers publics, dol, conflit d’intérêts, clientélisme…
« Notre objectif à travers ce programme, c’est d’inculquer aux bénéficiaires le sens d’observation et de critique envers le phénomène de la corruption, afin de contrer le foisonnement d’une culture qui réconcilie avec cette pratique odieuse… », explique Meryem Ghoflan, de Transparency.
Pas loin de la grande tente dressée en plein air pour abriter cet atelier, des enfants concourent pour remporter le prix de la meilleure photographie dénonçant la corruption. Juste pour dire qu’une panoplie de mesures et d’approches doivent être prises et suivies pour parer à ce fléau rongeant la société. Transparency a ainsi le mérite de mettre le sujet à la portée de tout le monde, loin des cénacles et de l’élitisme. Déjà Fatima Zohra et ses camarades entendent diffuser cette culture à travers ces ateliers … c’est l’effet multiplicateur d’une belle action d’utilité publique...