Test grandeur nature depuis la capitale

Rabat à l’épreuve de la démocratie


Libé
Jeudi 23 Septembre 2021

Parler de deux poids deux mesures, ce serait user d’un euphémisme trop complaisant. Dans le cas d’espèce, les termes les plus vigoureux ne suffiraient pas pour dénoncer ce qui s’est passé et ce qui se passe encore à l’occasion de ces échéances électorales que l’on envisageait sous un tout autre aspect.

Comment, au fait, s’expliquer d’une part l’interdiction infligée aux médias d’accéder à la salle de réunion de la Wilaya de Rabat lors de l’opération de l’élection du maire de la capitale ? Il nous a d’ailleurs été donné d’être témoins d’une vraie mascarade agrémentée d’interminables manigances et vilement orchestrée par «le trio de l’incursion» en vue d’empêcher ladite opération d’aller à son terme après avoir constaté de visu que le scénario préparé partait en vrille grâce à la détermination de la majorité démocratique menée par El Hassan Lachguar.

Et d’autre part, dans quel sens devrait-on comprendre les généreux « sauf-conduits » délivrés à d’autres représentants des médias dans toutes les régions ? Mieux, pire plutôt, à Taroudant on a poussé l’outrecuidance et l’effronterie jusqu’à permettre une couverture «médiatique» du «cortège» organisé par la majorité dans son chemin vers la salle où devait se tenir la séance d’élection. Le tout sous haute surveillance pour garantir un vote «libre et transparent» au profit du candidat de ladite triplette. Pour quelle raison donc Rabat se trouve affublée de cette fâcheuse exception ? Il va sans dire que le fait de voir la majorité des membres du Conseil de la ville de Rabat s’accorder sur le choix d’El Hassan Lachguar en tant que maire de la capitale tout en rejetant la candidature de celle proposée pour cette fonction, a dérouté les calculs de « la triplette de l’incursion » qui, histoire de retarder l’échéance, s’est laissée aller dans un piètre et déplorable spectacle où l’intimidation le disputait à de la simulation de syncope, et à des accusations lancées à tout-va, avec le but déclaré de dissuader celles et ceux menés par El Hassan Lachguar pour un changement à la hauteur de la capitale et de tous les Rbati(e)s.

Tous les regards sont braqués aujourd’hui sur Rabat. Et pour cause. Il s’agit d’un test grandeur nature, une épreuve de la démocratie qui concerne non seulement une ville, mais tout un pays. L’alternative est là, il n’y en pas d’autres : ou nous célébrons toutes et tous une fête de la démocratie qui garantit le respect de la volonté de la majorité au sein du Conseil ou, au contraire, nous serons à l’affront d’une situation hybride qui sabote cette majorité pour en placer « une autre » fondée sur l’intimidation et les menaces et ce, à l’encontre de tous les Rbati(e)s qui aspirent à un lendemain meilleur, la main dans la main avec ceux qui placent l’intérêt général au-dessus de tout autre intérêt, à l’opposé de ceux qui en font un slogan creux.

Nous serions amenés à poser la question suivante : Pourquoi diable s’entêtent-ils à vouloir imposer un fait qui n’en est pas un ? Pourquoi vouloir s’obstiner à aller à l’encontre de la logique démocratique ? A la logique tout court ?
Seraient-ils en mesure de se délaisser de leurs œillères pour voir la vérité en face ? Pour se représenter ce qui s’est passé à Guelmim, scène d’un drame fait de mort et de sang ?

L’incursion tripartite est désormais là et dans son sillage c’est l’incursion institutionnelle qui se dessine. Aussi faut-il s’unir pour l’affronter, pour que l’on ne soit pas transformés en otage d’une dictature des trois partis en question.

Le rendez-vous d’aujourd’hui vendredi à Rabat, est de ce fait, celui de tous les Marocains. Il nous sera donné de saisir si l’on a affaire aux défenseurs de la démocratie ou au contraire à ceux de l’incursion tripartite. La vision n’en sera que plus claire, même si l’on a eu un aperçu avec les déplorables agissements qui ont marqué la première séance, bloquée par les ennemis de la démocratie.

Preuve, si besoin en est, que l’ère de la dictature de l’incursion a annoncé la couleur et fait part de son intention de s’imposer aux niveaux central, régional et provincial.

Enfin. Puisse Dieu avoir l’âme d’Abdelouahab Belfquih en Sa Sainte Miséricorde.

Libération


Lu 941 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Actualité | Dossiers du weekend | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | USFP | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Chronique | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020 | Videos USFP | Economie_Zoom | Economie_Automobile | TVLibe


Flux RSS