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Tamazight en langue nationale, le 13 janvier jour férié, reconnaissance des prénoms amazighs : L'amazighité et ses revendications


Narjis Rerhaye
Samedi 11 Décembre 2010

Tamazight en langue nationale,  le 13 janvier jour férié, reconnaissance des prénoms amazighs : L'amazighité et ses revendications
Les activistes du Congrès mondial amazigh, CMA,  célèbrent à leur manière la Journée mondiale des droits de l'Homme. En choisissant d'adresser une lettre ouverte au Souverain, sous l'étendard du CMA, les Imazighen du Maroc revendiquent la plénitude de l'identité et de la culture amazighes en terre marocaine. Ils reconnaissent volontiers la force de la volonté Royale pour que soit réhabilitée la culture amazighe et faire réussir un tel chantier fondé sur une réconciliation nationale.  Mais, écrivent ceux et celles du Congrès mondial amazigh dont le siège se trouve à Paris,  cette politique de justice rendue à l'amazighité a bien du mal à se traduire sur le terrain. Depuis 2001, c'est-à-dire depuis la création de l'Institut Royal de la culture amazighe, rien, ou presque n'a été fait, font-ils valoir. « La coopération entre l'IRCAM et différents ministères concernés par ce chantier est loin d'être au niveau escompté. Des responsables de ministères, d'académies de l'enseignement et de télévisions vont jusqu'à prendre des mesures contraires à la promotion de l'amazigh. Résultat, l'égalité des Marocains continue d'être un vœu pieux », affirme le président du Congrès mondial amazigh.
Des revendications concrètes pour dépasser les résistances faites à la politique de réhabilitation de la culture amazighe, les militants du Congrès mondial amazigh en ont plein la besace. La reconnaissance de l'amazighité passe d'abord et avant tout, expliquent-ils, par une réforme de la constitution qui portera la langue amazighe au rang de langue officielle, au même titre que la langue arabe.
Le chantier de la régionalisation n'est pas occulté. Loin s'en faut. Le Congrès mondial amazigh demande la prise en compte par la régionalisation des spécificités historiques et culturelles des grandes régions du pays. «Une telle prise en compte pourra donner du sens aux critères de cohésion et de solidarité inter-régionales » affirme un fervent défenseur de la culture amazighe.


Relire l'Histoire du Maroc dans sa dimension amazighe


La question de l'identité est, on le sait, chevillée au corps des militants de l'amazighité qui n'hésitent pas à réclamer une relecture de l'Histoire du Maroc pour que justice soit rendue aux symboles amazighe.  Une identité donc, qui doit être nécessairement portée par l'enseignement du tamazight. « C'est jusque-là un échec chez nous. L'enseignement du tamazight dans certaines écoles marocaines tient du gadget et de l'alibi ! », s'indigne un activiste. Et dans la lettre ouverte adressée au chef de l'Etat à l'occasion de la Journée mondiale des droits de l'Homme, les Imazighen en appellent à la mise en œuvre de tous les moyens humains et financiers pour faire réussir l'enseignement du tamazight en tant que langue nationale obligatoire. « Les responsables qui ne remplissent pas dans ce cadre leur mission doivent rendre des comptes », soutiennent-ils avec force.
Les médias audiovisuels ne sont pas en reste et doivent assumer leurs responsabilités. Selon les défenseurs de l'amazighité, les télévisions marocaines sont tenues de respecter leurs engagements de la question amazighe et refléter la diversité culturelle du pays. « Les télévisions doivent réserver un quota de 30% des programmes en tamazight, sachant que la chaîne de télévision amazighe a un quota de 30% de programmes en langue arabe », précisent-ils.
Identité encore et toujours. L'histoire des prénoms amazighs continue d'être parfois chaotique chez nous. On se souvient du combat de cette famille de Larache dont le prénom Illy a été refusé, en 2008, à leur fille adoptive. Dans sa lettre, le président du Congrès mondial amazigh en appelle justement à la fin de cette discrimination. Il faut, dit-il, considérer les prénoms amazighs comme des prénoms marocains qui puisent leur légitimité dans la culture amazighe authentique ».
Tous les 13 janvier, les Imazighen célèbrent le nouvel an qui coïncide avec la saison agricole.  Ils se prennent à rêver d'un 13 janvier chômé et payé. Un jour férié, exactement comme le 1er janvier et le 1er moharram.


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